Une balade entre plaine et Calestienne agréable pour découvrir un patrimoine forestier particulier.
De 1987 à 2002, la Région Wallonne a mené des fouilles archéologiques sur ce site. Les différentes phases de construction de l'église ont pu être mises en relief (du haut Moyen-âge au 18ème siècle) ainsi que des sépultures s'étalant sur la même durée.
Seul le clocher de Lomprez émerge de la verdure. Tout le reste de l'habitat est plus ou moins marqué par de grands arbres, des haies ou des amas de buissons, comme s'il s'agissait d'un vaste parc naturel. Seuls des bâtiments d'allure industrielle - telle la ferme à l'avant-plan - s'affirment ça et là. Quant à notre route, elle est multiséculaire et reliait jadis Lomprez à Lavaux-Ste-Anne.
Ici, en 1756, fut pendue (ou étranglée?) et brulée une fille de Resteigne, condamnée à mort pour crime d'infanticide. C'est sur cette crête, bien en vue du village (car à l'époque, elle n'était pas boisée), que le bourreau exécutait ses "hautes oeuvres". L'endroit a gardé le nom de "La Justice". Nous sommes ici sur le très vieux chemin allant directement de Wellin à Froidlieu. Ce chemin figure, ainsi d'ailleurs que le Gibet, sur une carte datant de 1603.
Arrêtons-nous ici pour consulter la petite table d'orientation. À nos pieds serpente le ri d'Ave, qui va se perdre à notre gauche, au "Fond des Vaulx" dès qu'il atteint la bande calcaire qui marque la limite sud de la Famenne. Cette bande, qui porte le nom de Calestienne, s'étend depuis au-delà de Chimay à l'ouest jusqu'à Aywaille à l'est et souligne tout le versant nord de l'Ardenne.
Nous suivons ici un tronçon d'un très ancien chemin reliant Givet à Saint-Hubert. Il nous donne une très belle vue sur le village de Lomprez, où nous allons pénétrer par l'ancienne porte Ste-Anne. Au 14ème siècle, Lomprez comportait un château seigneurial et était protégé par un fossé doublé d'un rempart avec tours, dont les vestiges sont toujours visibles.
A la fin du XVIIème siècle, la chèvre de M. Baré, avait l'habitude de brouter paisiblement aux abords de l'église, attachée par une chaîne et un pieu. Un jour, un loup la prit en chasse. Celle-ci, effrayée, voulut s'enfuir et tira tellement fort sur sa chaîne qu'elle l'emporta. Les villageois s'encoururent pour tuer le prédateur. C'est alors qu'ils trouvèrent la chèvre, le pieu pris dans la porte de l'église refermée et aucune trace du loup! La bête s'était retrouvée piégée à l'intérieur et donna naissance à l'expression : "Froidlieu aû s'qui l'gatte à pris l'leu".