Muni du dépliant que vous trouverez à l'office de tourisme d'Aire-sur-la-Lys ou sur le site internet www.ot-airesurlalys.f , rendez-vous à l'Hôtel de Ville sous le panneau « Esplanade de l'Amitié », afin d'avoir un premier coup d'oeil sur la place. Puis admirez le Bailliage (1595-1600) ravissant édifice « renaissance flamande » dû à l'architecte airois Pierre Framery et construit pour servir de Corps de Garde à la Milice Bourgeoise. Contournez le Bailliage, vous arrivez dans la rue d'Arras.
2 km
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max. 27 m
min. 23 m
10 m
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Thématique : Patrimoine |
Au n°2 rue d'Arras : maison (ISMH : inscrite à l'Inventaire supplémentaire des Monuments Historiques) datée de 1638, elle servait de résidence au Capitaine de la Milice, qui était toujours le mayeur sortant (ou maire). Le mortier et les deux pistolets que l'on voit dans les cartouches entre les fenêtres sont les emblèmes d'une milice armée. Remarquez l'encadrement des baies en forme d'arcs surbaissés, les impostes richement décorées et le larmier à denticules. Dans cette même rue voir les n°12-18-20/13-15 : maisons de la fin XVIIe début XVIIIe siècle de style français classique. 1ère à droite : rue à la Chair - typique rue étroite au tracé courbe qui doit son nom aux échoppes des « chaircuitiers et bouchers », qu'elle abritait au Moyen Âge. On y retrouve toute une série de maisons du XVIIe siècle : n°9-5-1.
Au n°4 rue à la Chair : jolie façade à tympans décorés de coquilles sous un larmier finement mouluré. Le n°2 a conservé une partie de ses huisseries « à boudins ». Vous tournez à gauche et remontez en partie la rue du Général Leclerc.
Rue du Général Leclerc, au n°22, hôtel particulier (ISMH 23.04.1947) construit en 1635 par l'Abbé Jacques Corbault, prieur de l'Abbaye de Saint-Augustin-les- Thérouanne afin de servir de refuge en temps de guerre puis loué au XVIIIe siècle au Gouverneur de la ville d'où son nom « Hôtel du Gouverneur ». Après être passé sous la voute en grès de la porte cochère, admirez la noble façade avec fenêtres à meneaux, pilastres ioniques et corinthiens ainsi que les superbes corbeaux qui soutiennent le toit. Le magnifique portail malheureusement séparé de l'ensemble par un mur de clôture rappelle en plus simple celui de la vieille Bourse de Lille : arc en plein cintre, archivolte brisée encadrant la devise du fondateur du refuge, l'Abbé Corbault : « Expectatio Justorum Laetitia ». (L'attente de la Vie Eternelle est la joie des Justes). Revenez sur vos pas rue du Général Leclerc et admirez l'ensemble de la place avec en son centre, l'Hôtel de Ville qui a donné le ton à toute une série de maisons aux façades à pilastres ordonnancées qui ont été reconstruites de 1718 à 1850 ; transformant totalement cette place triangulaire médiévale en un véritable « décor urbain » délibéré, à l'image des grands ordonnancements du XVIIIe siècle.
Aux n°8 et 10 : maisons jumelées 1717-1757 possédant un étage remarquable avec pilastres, frise en attique et mascarons.
Au n°16 Grand Place : maison dite « du Bailli », reconstruite à l'emplacement de la petite maison du Bailliage. Au Moyen Âge, siégait à cet endroit le tribunal du Bailli. Remarquable façade XVIIIe siècle en grès et pierre de taille. Comme sur les autres maisons de la place, remarquez les pilastres sur deux étages (ordre colosssal), les chapiteaux composites richement sculptés ainsi que les clefs audessus des fenêtres. Toutes les maisons ne pouvant être en pierre de taille, il était obligatoire, pour conserver l'harmonie, qu'elles soient enduites. Hôtel de Ville (classé Monument Historique le 05.09.1947) : édifice d'une grande unité architecturale (1717-1721), merveilleusement porportionné, construit sous la direction de Heroguel, élève du célèbre Jules Hardouin-Mansart, architecte de Louis XIV. Vous empruntez le passage des Hallettes qui abritait autrefois des échoppes de chapeliers, cordeliers, drapiers, corroyers puis celles de lardeurs et chaircuitiers. Ses contreforts en brique blanche, rouge et noire ainsi que les poutres remises au jour sont impressionnants. Admirez en sortant et en vous retournant le Beffroi, haut de 45 mètres ! Le Beffroi ou « cloquier » car il renferme « la bancloque » bourdon qui sonnait les bans. Un autre bourdon « le Vigneron » annonçait la fermeture des cabarets et des portes de la ville. Un carillon de 14 clochettes continue de rythmer le temps airois tous les quarts d'heure. Contemporain de l'Hôtel de Ville (restauré en 1924) il est avec ce dernier ainsi que la bancloque, la bretèche du Bailliage, les armes de la Ville, entre autres"¦ le symbole des franchises communales.
Presqu'en face, Notre-Dame de la Délivrance veille toujours sur les passants : les Airois allaient encore en ce début de siècle déposer dans la niche vide un cierge pour qu'elle assure aux femmes en couches une bonne délivrance.
Vous arrivez rue de Saint-Omer et noterez presqu'en face du passage, au n°6, un immeuble XVIIIème siècle. Il s'agit d'une ancienne auberge qui accueillait les pèlerins comme l'indiquent les enseignes : le voyageur et le bourdon. Les pèlerins étaient aussi hébergés gratuitement à l'hôpital Saint-Jean-Baptiste. En effet, depuis le XIe siècle, Aire se trouvait sur la route que prenaient les pèlerins anglais pour se rendre à Compostelle. Au n°9 : immeuble de même inspiration qui présente sous la corniche une tête que certains prennent pour la Sainte Face. Traversez la rue et retournez-vous pour voir au n°11 une maison originale à façade tramée à oculi ; du fronton aux accents arrageois qui la dominait, il ne reste que les consoles renversées.
Au n°10 : belle construction datée de 1759, en pierre et en brique, c'est l'hôtel particulier des barons Dard : André-Camille Dard, érudit, et Henri Dard, tous deux maires d'Aire-sur-la-Lys. André-Camille, collaborateur de Prosper Mérimée est l'auteur de travaux historiques, Henri, son petit-fils, maire de la ville de 1904 à 1910, fut un polémiste incisif, un agitateur politique.
Au n°18 de la rue : maison des Dévotaires fondée en 1622 par le Chanoine Deschamps de la Collégiale Saint-Pierre. Il créa 12 bourses de « 62 livres, 10 sols et 3 razières de blé » en faveur de 12 filles ou veuves dévotes qui se consacreraient à l'instruction des jeunes filles.
Au n°30 de la rue : sur l'emplacement du refuge que l'Abbaye de Ruisseauville fit construire en 1638, se dresse cet immeuble Directoire en pierre de taille de 6 travées. Le premier étage avec garde-corps à balustres offre un niveau avec fenêtre en attique sur une allège décorée d'une draperie. A partir d'ici on entrait dans le « cloître » de la Collégiale : il s'agissait des maisons des chanoines qui l'entouraient sur les quatre côtés. Elles ont été démolies au cours des sièges successifs. On peut encore s'en faire une idée avec la série de petites maisons reconstruites au XVIIIe siècle, dont l'alignement des façades, sur la place des Béguines est unique dans la ville d'Aire-sur-la-Lys. Autre vestige de ce cloître : la maison Capitulaire cave et cellier au 20 place Saint-Pierre et la maison attenante. La Collégiale Saint-Pierre : classée Monument Historique en 1862, vaste édifice gothique flamboyant de brique et de pierre, était l'église du Chapitre de chanoines fondé par Baudoin V le Pieux Comte de Flandres en 1059. Ses dimensions attestent l'importance du Chapitre et de la cité tout au long de l'histoire d'Aire. Elle vaut à elle seule une visite - très beau buffet d'orgues (1633).
Face à la Collégiale : le Collège Sainte-Marie ; installé d'une part dans l'ancienne caserne Saint- Pierre (XVIIIe siècle) et d'autre part dans les bâtiments du Collège des Jésuites (ISMH 23.11.1949), début XVIIe siècle, d'un classicisme austère mais non dépourvu de charme. Georges Bernanos y vécut deux années capitales de son adolescence (1ère et terminale). Prenez la place des Béguines pour voir l'alignement des maisons XVIIIe, cité plus haut et au n°26 une maison datée 1703 au fronton flamand. Jetez un dernier coup d'oeil sur le côté de la Collégiale et remarquez les balustrades gothiques toutes différentes les unes des autres et la frise richement sculptée qui les souligne.
Rue des Clémences (ou de Dame Clémence, Comtesse de Flandre) le couvent des « Soeurs Grises » ou des Franciscaines, dresse encore sa chapelle et un corps de bâtiments au beau portail daté de 1719. Rue courbe au charme ancien, chaussée bombée permettant l'écoulement des eaux à ciel ouvert, chasse-roues"¦ C'est à l'endroit où la Lacquette se jette dans la Lys que se situait le Château de la Salle, château de Baudoin II, Comte de Flandre, qui éleva à Aire un premier castrum au IXe siècle. Remontez la rue de Saint-Omer vers la rue du Bourg.
L'Hospice de Saint-Jean-Baptiste (ISMH 23.11.1946) existait déjà au XIIe siècle, il était desservi par des frères et soeurs portant l'habit religieux mais n'ayant prononcé que le voeu de secourir les malades, les infirmes et les indigents. A partir du XVIIIe siècle, il fut employé à recevoir les soldats blessés et malades. Remarquez surtout la porte en anse de panier et les deux rangées de fenêtres en arc surbaissé, séparées par des bas-reliefs de feuillages. La façade du bâtiment sur cour, comprend un avant-corps se détachant sur un fond de refends, orné d'une porte à pilastres corinthiens.
Au n°50 rue de Saint-Omer : cet hôtel particulier ou « Maison à colonnes » d'Aire-sur-la-Lys, d'un classicisme très pur, offre une façade monumentale élevée sous la Restauration entre 1815 et 1825. Sur un soubassement en grès, le rez-de-chaussée surélevé, décoré de joints à refends est surmonté d'un ordre colossal à six travées que marquent 7 colonnes ioniques cannelées. Cet ordre ionique englobe l'étage noble et un étage supérieur formant l'attique. La colonnade est couronnée par un entablement que souligne une forte corniche qui dissimule entièrement la toiture. Les socles des colonnes encadrent un balcon à balustres. La Chapelle Saint-Jacques : classée Monument Historique (09.08.1942) construite de 1682 à 1688 en style baroque par les Pères Jésuites pour leur collège, est l'une des plus belles du genre de toute la région. Elle abrite en outre, une « Gloire » démesurée, oeuvre de Magnard, architecte et artiste airois .
Au n°19 : gracieux hôtel particulier, l'Hôtel des Lencquesaing, de style Louis XV assez rare à Aire. Remarquez les lucarnes, les allèges joliment moulurées et les sculptures en feuillage qui encadrent la porte et soutiennent un beau balcon en fer forgé.
Au n°28 : cette petite maison (ISMH 25.02.1949) type des demeures airoises avant la destruction d'Aire par Marlborough (1710) est une des rares qui subsiste dans la cité presque entièrement reconstruite, après le Traité d'Utrecht (1713). C'est la seule qui ait conservé intacts son pan de bois inférieur, son étage en brique de Rosendaël qui s'avance en encorbellement, sa devanture de boutique et son allure flamande. Vous remontez toute la rue de Saint-Omer et tournez à droite dans la rue du Bourg.
Au n°7 : maison (ISMH 25.02.1948) typique de celles reconstruites à Aire après le Traité d'Utrecht (1713) à façade tramée avec appui saillant. Cette maison de 1716 servit de « prototype » à Héroguel, l'architecte de l'hôtel de ville. Sous chacune des allèges du 2e étage les enseignes sont décorées des attributs de l'ébéniste et du faïencier. En 1713, la maison était tenue par une veuve à qui les échevins versaient la pension de deux ouvriers de la faïencerie d'Aire située quai des Tripiers. La rue de Saint-Omer vient buter sur la rue du Bourg au lieu dit « Ad Crucem Arie » (la croix d'Aire) puis « la Croix aux pains » à l'origine de la légende de Notre-Dame Panetière, la sainte patronne d'Aire. Avant d'emprunter cette rue en direction de la Collégiale, admirons, en face du n°32, la façade insolite de la maison dite « la maison des têtes ». En 1865, son propriétaire, horlogerorfèvre, ancien compagnon du Tour de France, sculpta en s'inspirant très librement des styles romain, gothique, néo-gothique et mauresque, la porte d'entrée, les volets et les motifs ornementaux de la façade. Grotesque, colonnettes, bandeau de modillons figurés, linteaux feuillagés encadrés de frises festonnées animent un décor exubérant, pseudo-médiéval qui se déploie sur un damier de briques rouges et noires. Prenons la rue du Bourg, dirigeonsnous vers la Collégiale, sur la place du Castel, jetons un coup d'oeil à la Lacquette qui se jette dans la Lys un peu plus loin et à la roue du moulin des Invalides. Le nom « Castel » provient de la déformation du nom châtelet ou castelet. Cette place marque l'emplacement de la porte fortifiée, entrée de l'ancien castrum féodal à l'origine de la fondation de la ville d'Aire. Aire, Villa Aria, ce nom apparaît en 857. Dans la rue Saint-Pierre joliment arquée, dominent les maisons courantes du XVIIIe siècle : on y retrouve quelques hôtels particuliers aux n°14-16.
Passage Hunnebelle : charmante petite maison à façade tramée avec appui saillant. Sur l'enseigne : une équerre, un compas et un rabot semblent indiquer qu'un maître d'oeuvre habitait là en 1704.
Au n°13 : immeuble daté 1705, dont la belle enseigne « A la Balance » est sculptée sous la corniche"¦ Vous êtes de retour au Bailliage
Aux n°6 et 8 rue du Bourg, maisons qui complètent l'harmonie de la place.