Les cascades du Pich et du Cimet

Cet amoncellement de pierres à côté du chemin (clapier) témoigne du labeur des hommes qui ont épierré pour créer et délimiter ces champs. Autrefois, ce quartier était cultivé, maintenant seule la ferme abandonnée évoque cette époque. 

Le mélèze, arbre typique des Alpes du Sud, permet la pousse d'une herbe abondante, contrairement aux autres résineux, et compose un paysage de prés-bois lumineux. Cet endroit est exploité comme pâturage par les gens d'Allos et du Bouchier depuis très longtemps.

Une falaise que le gel effrite fait tomber des pierres alimentant elles-mêmes un éboulis perpétuellement mobile. Quand la pente de cet éboulis n'est plus assez forte, le sol se stabilise et la végétation peut s'installer. Cherchez autour de vous et vous pourrez voir ces deux formes d'éboulis : un éboulis actif et un éboulis stabilisé où la végétation est apparue.

Il y a plus de 140 millions d'années, la mer recouvrait cette région. Les sédiments qui se sont alors déposés ont finalement fourni cette barre rocheuse de calcaire massif (barre du tithonique). L'action des glaciers l'a mise à jour et la cascade du Pich en profite pour nous émerveiller par ses arabesques. Mais ce spectacle n'est pas innocent et petit à petit, l'eau entaille cette falaise qui, malgré sa solidité, sera un jour coupée en deux par une gorge escarpée, futur sujet d'admiration pour nos descendants.

Au début du siècle pour se chauffer ou refaire les toitures, l'homme a déboisé presque toutes les montagnes et les conséquences en furent catastrophiques (avalanches, crues ravageuses en aval, etc). Une gigantesque opération de reboisement, de pins noirs, pins à crochets et mélèzes, fut alors entreprise au cours de laquelle cette cabane fut édifiée pour accueillir les ouvriers, chargés de cette tâche. Une pépinière irriguée par un canal était même installée, dont les sillons parallèles subsistent au-dessus du chemin, peu après la cabane. Aujourd'hui, cette cabane sert aux bergers.

Les glaciers ont fixé les grands traits du relief, comme le montre la grande cuvette aux pentes arrondies qui domine la cascade du Cimet. Plus tard, l'érosion a pris des formes diverses. Ainsi les grands éboulis de la Gorgeasse proviennent de l'alternance gel-dégel, alors que le vent et l'eau, s'attaquant à des roches plus fragiles, ont sculpté les escarpements aigus qui dominent le sentier.