Promenade des Betteraves

Le point de départ se situe sur la place de Poucet où nous observons la Ferme de la Feuillée. La Feuillée est un château-ferme à colombages construit en 1908 selon le style anglais à la mode à cette époque au littoral. Au même endroit s’élevaient des bâtiments plus anciens; 1721 figure sur la porte cloutée. Signalons qu'est installé, devant l'exploitation, rue des Mayeurs, un distributeur de fruits frais et de jus. Chaque matin, l'appareil est réapprovisionné avec des pommes et des poires de la cueillette du jour.

Tourner à gauche au carrefour, revenir sur ses pas pour rejoindre le parcours.Cette potale est entourée de 2 tilleuls suivant une ancienne tradition gauloise. Son inauguration, accompagnée de festivités en l’honneur de Jean le Brasseur, ancêtre commun de plus de la moitié des habitants du village actuel, a eu lieu le 11 septembre 1994. Placée au milieu d’une petite place, la nouvelle potale se dresse sur un socle en pierre surmonté d’une niche fermée par une grille. A l’intérieur, la statuette de Saint Donat, en porcelaine d’Andenne, provient de l’ancienne stèle de la rue Neuve disparue en 1980. Au cours d’une messe célébrée en l’honneur de Saint Donat, la foudre est tombée sur le prêtre officiant qui s’est relevé indemne.

En 1658, la ferme du Hesbain est construite en carré sur l’emplacement de l’ancien château du 13e siècle. Il est probable que des souterrains reliant le château de Poucet à celui de Trognée existent encore sous les bâtiments de la ferme. Malgré des aménagements aux 18e et 19e siècles, le corps de logis a conservé ses fenêtres à croisée d’origine. Une vaste grange, reconstruite au 18e siècle porte sur ses porches la date de 1756. Sa charpente en chêne et la maçonnerie en plein cintre sont remarquables.

Après une bonne centaine de mètres dans la rue C. Moiës, nous découvrons à notre droite une belle esplanade bordée de tilleuls séculaires et entourée d’un mur d’enceinte. Un chemin pavé nous conduit à la fois à l’église et à la ferme, à l’arrière. Sur l’esplanade, à droite de l’église, nous découvrons la grotte de Trognée. Il s’agit d’une réplique pratiquement grandeur nature de la grotte de Notre-Dame de Lourdes. Elle fut l’initiative du curé Hamoir et inaugurée en 1921. Quant au château-ferme derrière l’église, il a été construit au 17e siècle à l'emplacement d'un ancien château fort, lui-même accompagné d'un four banal et d'une brasserie. L'édifice, en forme de L, est flanqué d'une tour aux angles. Du côté de la cour, il offre deux belles façades en équerre dont les fenêtres sont pourvues de croisillons plats. La façade donnant sur le parc a été dotée de nouvelles fenêtres vers le milieu du 19e siècle. Le château a été restauré et rénové tant extérieurement qu’intérieurement. Le bâtiment a été sablé et repeint en rouge, comme c'était le cas au moment de sa construction.

Sous le régime français, l’Ordre teutonique, un ordre militaire, possédait cette ferme, importante pour l’époque puisqu’elle exploitait 87 hectares. Elle s’appelait la "Ferme du Grand Commandeur" parce qu’elle relevait directement du Grand Commandeur de l’Ordre (qui résidait lui-même près de Hasselt). Cette ferme fut vendue à la famille Wauthier en 1801. En 1851, Ferdinant Wauthier adjoignit une sucrerie à la ferme. Cette fabrique de sucre de betterave était une des toutes premières en Belgique, elle fut le point de départ de l’évolution importante de la culture de la betterave sucrière dans la région. La sucrerie fut transférée en 1881 à Gingelom.

Bâtie en 1852, elle dut être agrandie en 1900. Son saint patron rappelle que le village dépendait dès le 11e siècle de l’abbaye Saint Laurent de Liège. La rue de la maladrie, suivie tout à l’heure rappelle les ravages que fit la lèpre au Moyen-âge. Le fléau atteint la région au 14e siècle. Des cas sont signalés à Trognée en 1359 et à Crehen en 1360. Après une brève accalmie, le mal se propage et un millier de lépreux sont recensés en Hesbaye au milieu du 16e siècle. Durant le 17e siècle, la lèpre régresse pour pratiquement disparaître de Hesbaye vers 1675.

Ancien dépotoir, ce terrain communal d’une superficie de 70 ares a été assaini lors des opérations du remembrement de Trognée en 1993. Un plan d’eau a été créé et des plantations de buissons d’intérêt mellifère et ornithologique ont été réalisées.