Cascade de la Vuzelle A/R

Classée en 1935, la cascade de la Vuzelle constitue un élément remarquable du paysage de la vallée, facilement repérable grâce aux trois pointes de la Vuzelle dont la plus haute culmine à 2 654 mètres.On peut contempler cette cascade (d’une hauteur de 100 m environ), en aval en empruntant le sentier depuis le village typique de Chambéranger. Elle présente un voile tantôt d’eau fluide et légère, tantôt de glace. Son classement, le 27 novembre 1935, a précédé des travaux d’aménagements hydroélectriques réalisés après la Seconde Guerre Mondiale, comme en témoigne sur le site la plaque EDF datée de 1949. L’eau de la cascade de la Vuzelle est en effet captée après sa chute par une prise d’eau puis canalisée vers une galerie d’amenée qui va la conduire jusqu’à une conduite forcée. Elle aboutit 764 mètres plus bas aux turbines d’une des centrales hydroélectriques du Villard. Ces travaux titanesques de creusement de galeries, réalisés par des milliers d’hommes pendant des mois, n’ont aucunement dénaturé le site d’aujourd’hui.

Entre le village et l’alpage s’échelonnent sur le versant ensoleillé les montagnettes, ces villages habités temporairement au gré des remues des hommes et des bêtes : Gros Murger, la Rochette, Mollard, Pelapoët, Plan Fournier, Vers le Saut.Le terme montagnettes désigne les habitations regroupées en hameau qui se situent entre le village principal et l’alpage. Lieu d’habitation temporaire pour les familles et le bétail, elles sont occupées pendant différentes périodes de l’année même sous la neige ! Ces va-et-vient qui caractérisent les déplacements entre le village et les montagnettes au fil de l’année portent un nom : il s’agit de « remues » ou en patois « tramoués ». Pour ces familles vivant ainsi à deux étages de la montagne alternativement tout au long de l’année, trois allées et venues entre le village et la montagnette guidaient leurs déplacements : - Fin mai, chaque famille montait s’installer dans sa montagnette, jusqu’au départ des vaches pour l’alpage. - Retour au village : travaux des champs et foins. - A la montagnette : foins jusqu’au retour des bêtes de l’alpage ; récolte des champs ; les bêtes mangent le regain (2ième pousse d’herbe). - Descente au mois d’octobre au village avec les bêtes pour manger le regain plus bas. - A la Toussaint, remontée vers les montagnettes avec les bêtes pour 3 mois. La tramoué qui avait lieu en février était en partie décidée par les réserves de foin, variables selon les années, et dont l’épuisement pouvait précipiter le retour dans le village. Alors commençait une aventure mémorable avec la descente du troupeau dans la neige. Avant de quitter la « métairie », un « de profundis » était prononcé pour protéger les bêtes pendant la descente, ainsi que la maison pendant l’absence des propriétaires. - Au village, la famille et le bétail restaient alors jusqu’à la fonte des neiges, et jusqu’à ce que les bêtes, enfin sorties de l’écurie, aient fini de pâturer autour des villages.