Découvrir les secrets du Vieux Douvres

Le clocher de l’église est classé Monument Historique. La partie carrée de la tour date du XIIème siècle et la flèche a été construite au début du XIIIème siècle. Les quatre clochetons d’angle ont été refaits en 1875 à l’initiative de l’abbé Michel Bellée. Le clocher de Douvres est un bon exemple du mariage d’une tour romane et d’une flèche gothique. La porte basse du côté nord date du XVème siècle. Le cimetière est devenu un jardin. Auparavant, les habitants de Douvres étaient enterrés dans ce cimetière. Mais devenu trop petit, ce dernier a été transféré dans un autre endroit. Cependant, au vu des dépenses générées par le déplacement des chapelles funéraires, la municipalité de l’époque (années 1960) a décidé de laisser les chapelles funéraires et quelques tombeaux anciens dans ce cimetière. A l’intérieur de l’église, la chaire est classée Monument Historique. Elle date de 1841, elle est l’œuvre du « Sieur Douin », menuisier et sculpteur. Elle est copiée sur la chaire de la cathédrale de Bayeux qui, elle, date du XVIIème. L’autel, quant à lui, date du XVIIIème siècle, il est entièrement en bois et a été également inspiré de celui de la cathédrale de Bayeux qui, lui, est en marbre et bronze. Sur le devant, un médaillon ovale à l’effigie de Saint Rémi, surmonté et entouré d’une guirlande de lauriers, et flanqué de deux consoles à coquilles et à guirlandes. Sur l’autel se trouve une petite statue de Saint Regnobert en terre cuite. Elle daterait de la fin du XVIIème ou du début du XVIIIème siècle. Au dessus, le tableau représente le baptême de Clovis, peint en 1855 par Marie-Alexandre Le Dien. L’église est dédiée à Saint Rémi et à Saint Laurent. Pour cette raison, auparavant, de chaque côté de l’autel central, figuraient deux autres autels : un pour Saint-Rémi et un pour Saint Laurent. Aujourd’hui, l’orgue a remplacé celui de Saint-Rémi. L’autel de Saint-Laurent date de 1830-1840. Il a été édifié dans le style antique imposant, en bois sculpté peint en faux marbre gris, rehaussé de peintures rouge corail et de dorures ; il comporte deux grandes colonnes à fûts cannelés et à chapiteaux corinthiens. La toile centrale représente, au bord d’un rivage, le diacre Laurent revêtu d’une grande dalmatique rouge brodée d’or, tenant le gril, instrument de son supplice, et entouré de quatre anges. La composition est signée de Sellier et datée de 1884. L’unique œuvre du XXème siècle de cette église : le grand vitrail en forme d’ogive qui se trouve en haut du chevet du chœur, audessus du maître-autel. Il porte dans ses deux angles inférieurs les inscriptions suivantes : « Bessac, maître verrier, Grenoble, 1936 » et « Souvenir. Mission. 1936 ». Ce vitrail a donc été inauguré pendant le ministère de l’abbé Edmond Jouvin, à l’occasion de la mission prêchée en 1936 par les pères de la Délivrande.

A cet endroit se trouvaient les anciennes écoles. En 1711, l’assemblée paroissiale demande l’ouverture d’une école. Les parents s’engagèrent à assurer au maître, de diverses façons, 20 livres de salaire par trimestre. Il faut croire que le vœu ne fut pas suivi d’effet car, en 1759, une nouvelle pétition fut adressée à l’Evêché. Le projet fut accepté, et grâce à l’évêque, un terrain fut dégagé en contrebas de l’église Saint Rémi. De petites maisons furent aménagées. Le premier maître d’école fut Michel de Montrosy. A observer : L’inscription gravée « Rue des Bons Anfants » ; en effet, l’ancienne école de Douvres se trouvait dans cette rue. Mais l’école du XVIIIème siècle a été détruite, elle a été remplacée par un parking. Les maisons actuellement visibles sont un peu plus tardives.

C’est une belle maison de maître de style Directoire (XVIIIème siècle). Les grandes lucarnes ont été refaites vers 1850. Les barres d’appui en fer semblent d’origine et dater de la fin du XVIIIème siècle. A observer : Les lucarnes et les garde-corps.

La partie visible sur la rue servait anciennement pour les communs. Dans la cour se trouve le manoir qui date du milieu du XVIIème siècle. Les lucarnes de l’édifice sont formées en arc en plein cintre, supporté par des piédroits et portant en son centre un claveau décoré de masques ou de marguerites, le tout surmonté d’une palmette.La lucarne située au niveau de l’entrée de l’escalier est surélevée par rapport aux autres. Le manoir a été restauré au XIXème siècle ; seules les lucarnes et la cheminée centrale sont intactes et datent du XVIIème siècle. L’ancien porche, également modifié, est cependant bien visible car il était plus large. Il abritait une double porte : une porte cochère et une porte piétonne ; il a été modifié au XIXème siècle. A observer : Les lucarnes, la cheminée centrale et le porche.

Cette demeure est l’ancien presbytère. En effet, l’abbé Michel Bellée, curé de Douvres pendant 50 ans, préférait habiter cette demeure plutôt que l’ancien presbytère car elle est située plus près de l’église. En 1846, il a demandé au maire de l’époque d’effectuer un changement entre cette demeure et l’ancien presbytère. L’abbé Bellée avait également acheté les terrains attenants ; de ce fait, il était propriétaire d’un grand jardin et d’un petit bois. Cette belle maison est la demeure du XVIIIème la mieux conservée de Douvres. Le beau portail d’entrée, qui porte la date de 1758, comprend une porte charretière centrale constituée d’un arc en plein cintre appuyé sur des pilastres plats. Elle est flanquée de deux petites ouvertures également en plein cintre : l’une est piétonne, l’autre est aveugle. Ce portail est accompagné sur sa façade de deux grandes accolades inversées et appuyé à l’arrière sur deux épais contreforts. La croix du portail a été rajoutée lorsque l’abbé Bellée s’est installé dans cette demeure. Le logis est probablement un peu plus ancien, vers 1750. La façade méridionale est très ordonnancée : elle comporte deux portes d’entrée, dont une plus majestueuse, surmontée d’une fenêtre et d’une lucarne à fronton arrondi. Entre ces deux travées et de chaque côté figurent quatre fenêtres situées deux par deux au rez-dechaussée et au premier étage. Les linteaux de la plupart des ouvertures sont de forme arrondie et concave. Les surfaces placées entre les appareils de pierre apparentes ont conservé leur enduit ancien, ocre sur toute la façade, rougeâtre à un peu moins d’un mètre du sol. Dans l’enclos subsiste un très beau puits en pierre de taille, de forme cylindrique, surmonté d’un toit en pierre en forme de dôme, avec une porte d’accès également arrondie. A observer : Le porche et si la porte est ouverte, le manoir et le puits.

Cette propriété a été achevée en 1898, et comporte une belle porte d’entrée à fronton triangulaire tronqué, orné d’un masque de femme. La grille date probablement de la même époque. L’architecte est peut-être le même que celui du pavillon Sainte Croix, l’actuelle mairie. A observer : Le masque de femme.

Manoir Renaissance qui date du milieu du XVIème siècle. Ce manoir est aujourd’hui en mauvais état, mais c’est le seul bâtiment de Douvres datant du XVIème siècle. La façade occidentale, la principale, présente trois séries d’ouvertures : au nord une belle porte d’entrée rectangulaire avec un meneau horizontal dans le haut ; le tableau qui la sépare de la fenêtre du premier étage est en pierre moulurée ornée d’un cercle et de deux demi-cercles. A droite de l’entrée principale, une porte basse conduit à un cellier ; elle est surmontée d’une ouverture à fronton triangulaire. Au centre figurent des petites fenêtres à meneaux de style Renaissance ; et au sud, une seconde entrée surmontée d’un tableau orné d’un losange et d’une seconde fenêtre à meneaux. Ces deux fenêtres étaient rehaussées par des élévations en forme de frontons moulurés ou sculptés, qui ont été malheureusement tronquées lors de la modification de la toiture ; les trois cheminées sont terminées par une forte moulure en retrait. Au nord, une petite tour surmontée d’un épi en forme de boule est accolée au bâtiment ; au sud l’aile a été rehaussée, probablement au XVIIIème siècle. La façade orientale, plus simple, présente cependant cinq petites ouvertures, dont une à meneau horizontal. La double porte d’entrée de l’enclos se trouve sur la rue du Presbytère : la porte charretière a été modifiée, mais la porte piétonne a conservé son arc en plein cintre. A observer : La fenêtre, fronton triangulaire.

Le manoir de la Poterie a donné son nom à la rue. Cet ancien manoir date de la première moitié du XVIIème siècle. La grange date du XVIIIème siècle. C’était une propriété de rapport ; les fermiers apportaient aux propriétaires des produits de la ferme. La façade comporte trois travées : au centre la porte d’entrée avec son alternance de pierres plates et de bossages, surmontée d’une fenêtre étroite et d’un oculus. A gauche deux séries de fenêtres, les unes larges, les autres étroites, et à droite, une autre série de fenêtres larges Au second étage, se trouvaient trois lucarnes, constituées d’un arc en plein cintre flanqué de consoles renversées. Les frontons étaient triangulaire au centre, en arc de cercle de part et d’autre, tous trois surmontés d’un claveau et d’une sorte de palmette ; mais la troisième lucarne a été détruite lors de la réfection de la toiture. L’aile occidentale est un peu plus tardive, de la fin du XVIIème siècle, et l’aile orientale, beaucoup plus simple, plus récente encore. Le portail d’entrée du domaine se trouvait très près de la rue ; le pilier et le départ de l’arcature sont encore visibles dans la ruelle. A observer : Les lucarnes du XVIIème siècle.

Au numéro 4, le mur présente un contrefort en pierre très ancien. La propriété du 6 comporte des éléments moyen-âgeux. La grange qui date du XVIIIème siècle présente une fenêtre de réemploi beaucoup plus ancienne, probablement du XVème siècle. Au Moyen-âge, le domaine de la Baronnie allait de l’actuelle rue de la Baronnie jusqu’à la rue de la Poterie, la rue du Presbytère et la rue de la Fontaine. Cet ensemble formait le domaine de la Baronnie, fief et propriété des évêques de Bayeux. A observer : La fenêtre ancienne.

Une partie de la ferme date du XVIIème et l’autre du XVIIIème siècle. Le logis de la ferme est probablement plus ancien. Il présente tout un appareil en pierre de taille, des ouvertures à linteaux arrondis et incurvés, surmontés au rez-de-chaussée d’une corniche en entablement, et des lucarnes en arc de cercle orné d’une moulure. Le manoir voisin est plus récent, d’une architecture semblable mais plus simple. Les deux propriétés abritent de très belles cheminées de pierre sculptée. Selon toute vraisemblance, cet ensemble à la fois résidentiel et agricole a appartenu à Marc-Antoine de Montfaubert, ce qui est attesté par le nom de la mare qui se trouvait de l’autre côté de la rue : la Mare Faubert. A observer : Sur le mur du portail, plusieurs graffitis marins sont visibles.

La rue, assez courte, dénommée « Voie Romaine » à Douvres n’est pas véritablement une voie romaine. La grande voie romaine n’est pas loin : elle allait de Bayeux vers Lisieux et Lillebonne. C’est le tracé actuel de la route D12 et de la route D35, qui traversait la Délivrande à l’époque et passait à l’endroit où se trouve la basilique Notre Dame de la Délivrande aujourd’hui, qui a très probablement succédé à un temple gallo-romain. La rue appelée « Voie Romaine » est en réalité un chemin d’accès à la voie romaine. Elle commence par le chemin des Rues et se poursuit par la rue Froide, la rue de la Poterie et le chemin des Rollets. C’est une des voies les plus anciennes de Douvres ; elle passe tout près de la Baronnie et de la Cuve de Douvres, point d’eau de grande importance à l’époque gallo-romaine.

La maison a été le presbytère de Douvres jusqu’en 1846, où un échange eut lieu entre la commune et la famille Cussy. Bien qu’une des cheminées porte la date de 1661, la façade est un excellent exemple de ces maisons de qualité, typiques de la plaine de Caen et du Bessin au XVIIIème siècle. En effet, elle est percée en longueur de baies en arc surbaissé à l’étage, avec linteaux délardés au rez-dechaussée. La porte $ d’entrée, surmontée d’une corniche n’est pas au centre de la composition : elle a été déportée légèrement à droite pour des raisons de commodité. Cependant, la travée en pierre de taille dont elle fait partie a été l’objet d’un raffinement architectural discret, car elle s’incurve en se rétrécissant pour que l’œil ne soit pas heurté par la largeur moindre de la fenêtre de l’étage. Il faut noter que seules les parties en pierre appareillées de cette façade étaient destinées à être vues ; le reste était recouvert d’un enduit. La lucarne centrale porte la date de 1841.

La maison est construite en plaquette. Les trois pignons accolés sont l’indice de nombreux remaniements au cours des âges. Ils rendent difficile toute tentative de datation. La place de l’ancienne cheminée est encore visible avec le conduit de sortie.

La propriété dite « la Haule » date du XIXème siècle. Elle donne son nom à la rue « de la Haule ». C’est une importante construction avec un corps central à trois étages, deux ailes plus basses et une tour d’escalier à l’arrière.

Quand on se rappelle le culte des Gaulois pour la nature, on ne s’étonne pas qu’ils aient été attirés par le ruisseau de Douvres, et que ce petit cours d’eau ait donné son nom celtique au bourg : la « Douvette », « Ruisseau de Douvres », ou encore « la Capricieuse », sur le territoire de Luc. La « Douvette » se jette dans la mer à la « Brèche au moulin », entre Luc et Langrune, après s’être ménagé, dans un ressaut calcaire, un passage qu’utilisa jadis le « Chemin de fer de Caen à la mer ». Aujourd’hui, la « Promenade Thomas de Douvre » longe le lit de la Douvette et permet de découvrir de nombreuses curiosités ainsi que de profiter du patrimoine naturel douvrais. A observer : La faune et la flore de Douvres-la-Délivrande.

A la place de l’actuel terrain de boules et des résidences se trouvait le second cimetière de Douvres. Au moment de la seconde guerre mondiale, cet herbage a servi de cimetière militaire pour les soldats anglais et canadiens tués dans les jours qui ont suivi le débarquement, puis de cimetière civil pour la population de Douvres-la-Délivrande. Un nouveau cimetière britannique a été créé sur la route de Caen et plus tard, le cimetière civil a également été transféré derrière le cimetière britannique. Le portail est donc l’ancienne entrée du deuxième cimetière civil de Douvres.

Deux maisons anciennes de la rue des Noyers. La première (7 rue des Noyers) présente des lucarnes à fronton curviligne, souligné d’une simple moulure. La seconde (9 rue des Noyers), comporte une lucarne centrale basse à fronton triangulaire. Ces deux maisons réalisées en un même ensemble probablement par les mêmes maçons et tailleurs de pierre, datent du début du XVIIIème siècle, d’où la date de 1704 inscrite au fronton. C’est dans ces maisons que nous voyons apparaître un type d’ouverture dont le linteau supérieur est constitué par une sorte de voussure à la fois arrondie et concave vers l’arrière. Ce type de linteau est très courant à Douvres, mais aussi dans tout le Bessin. Ce sera la marque la plus habituelle et la plus distinctive de l’habitat de Douvres au XVIIIème siècle.

Cette ferme comporte une particularité puisqu’elle possède un double portail. Le premier porche qui donne sur la rue date de la fin du XVIIIème siècle, un deuxième porche similaire donne sur les champs. A observer : La croix sur la grange.