Le pas du diable

Dans le Val de Saire, on ne prononce pas le "s" et le "t" final. Cette commune se situait dans l'ancienne forêt de Brix. Cette forêt était réputée immense et très dense. Afin de gagner du terrain pour cultiver la terre, il a fallu défricher. Le mot "Vast" vient de dévaster, ce qui signifie un défrichage intensif, "brille" montre que l'on gagne du terrain sur la forêt par le feu.

A Dalbec, on a découvert les traces d'une route pavée romaine qui menait du moulin de Barnavast à Fermanville. L'étymologie de Dalbec est d'origine viking ; en effet, on retrouve la terminaison "bec" comme à Bricquebec ou Crabec, "bec" est issu du scandinave "bekkr" qui désigne un cours d'eau. Le préfixe "dal" signifie quant à lui "vallée". Dalbec peut donc se traduire "vallée du ruisseau". Le domaine devait être vaste et appartenir à un seigneur scandinave après la création de la Normandie en 911.

Beaucoup de légendes en Normandie racontent les histoires de ses lutins malicieux mais pas méchants. Ici, toutes les maisons, manoirs ou châteaux possèdent son goubelin. Malgré des siècles de christianisation, la Normandie reste attachée à sa légende. Ces lutins, appelés aussi farfadets, follets ou esprits, se rencontrent dans la mythologie scandinave, sous l'appellation alf, elfe (esprit) ou encore duerggar (nain).

"Le pas du diable" est un gros bloc de grès. Une légende veut que le diable, en passant un jour à Brillevast, ait posé son pied sur ce rocher où il a laissé son empreinte. Compte tenu de la taille de celle-ci, cela devait être un diablotin.

Les lavoirs ont été utilisés couramment jusque dans les années 1960. C'était un moment important puisque la grande lessive ne se faisait que deux fois par an. On utilisait notamment de la cendre de sarrasin en guise de détergent et les lavandières venaient rincer leur linge au lavoir. Agenouillées dans leurs hottes garnies "d'étrain" (paille de blé), elles utilisaient leurs "battoux" (battoirs) pour battre le linge jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de "taques" (tâches). Alors, non seulement les bras travaillaient, mais les langues aussi se déliaient, les commérages allaient bon train.