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Entre le massif de la Sainte-Victoire au nord, la chaîne de l'Étoile au sud et le massif de la Sainte-Baume à l'est, le bassin houiller de Provence présente des traces d'exploitations minières depuis le xv• siècle. C'est surtout au début du x1x• siècle, avec le fonçage (forage) de puits verticaux, que le bassin prend une dimension industrielle pour atteindre une cinquantaine de puits et de nombreuses descenderies. Les années 1980, avec la construction du« Grand ensemble de Provence » à Gardanne, marquent la relance de l'exploitation du charbon. Des records de productivité, dus à la modernité des installations, y sont régulièrement enregistrés. Toute cette activité cesse le 31 janvier 2003 au puits Morandat à Gardanne. Aujourd'hui, la plupart des installations ont été démantelées. Seuls quelques chevalements ont été conservés: le puits Hély-d'Oissel à Gréasque, le puits Gérard (1945) à Mimet, le puits Z et la tour d'extraction du puits Yvon Morandat à Gardanne, qui abrite un pôle de culture scientifique. Des équipements plus anciensont également encore visibles, plus particulièrement sur les communes du massif de l' Étoile, comme l'entrée du puits Léonie à Saint-Savournin, la cité minière du Thubet à Gréasque ou bien la voie ferrée de Valdonne à Peypin. Cette tradition minière est aussi encore bien présente dans la mémoire des habitants du bassin minier : les hommes ont pour la plupartravaillé à la mine de père en fils, les femmes sont souvent épouses, soeurs, filles d'anciens mineur
Le bassin géologique de Sainte-Victoire La montagne Ste Victoire, rendue célèbre par le peintre Cézanne, constitue l’une des bordures du bassin charbonnier de Provence. Il y a 70 millions d’années, ce paysage avait un aspect fort différent : on ne parlait pas de Sainte-Victoire mais d’un relief bordant un lac de faible profondeur. Les végétaux se sont déposés là et, se décomposant dans l’eau, à l’abri de l’air, ont fini par former le lignite de Provence. L’originalité de ce bassin, dénommé synclinal de l’Arc, a été de recueillir de petits végétaux au lieu de la végétation arborée plus habituelle. Datant de 76 à 70 millions d’années avant notre ère, soit avant l’apparition de l’Homme, il s’étend sur 75 km d’ouest en est et 20 km du nord au sud, soit 1 500 km2. La forme en cuvette du bassin a fait affleurer le charbon vers Trets et à proximité des reliefs. L’enfoncement des couches exploitables, au cœur du bassin, en direction de Gardanne, a nécessité d’adapter les moyens techniques pour extraire de manière rentable les couches les plus profondes.
Histoire de la mine à Trets Dès le XVe siècle, les habitants de Trets constatèrent que les pierres noires qu’ils grattaient (le lignite),s’enflammaient et pouvaient chauffer les chaumières, mieux et plus longtemps que le bois. Ainsi commence l’histoire des mineurs paysans de Trets, qui alla jusqu’au XXe siècle (fermeture le 31 décembre 1935). L’exploitation di lignite va s’intensifier et faire la prospérité du village et ce, pour deux raisons : d’une part la mine recrutait sur place, et d’autre part, de nombreux mineurs ont conservé quelques lopins de terre, ainsi ces derniers pouvaient délaisser la mine pour se livrer aux travaux des champs. Par ailleurs, les autorités impériales tenaient compte de cette réalité, le sous-préfet d’Aix indique que : « Les mineurs ont cessé le travail en promettant de revenir ensuite à la mine » et explique cette promesse : « L’administration des mines assure qu’elle est bien aise de laisser les ouvriers vaquer à leurs cultures ». Le lignite affleurait le long des collines, au sud du village, notamment au quartier des Reynauds sous le hameau de Kirbon.
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L’eau et la mine C’est au moins au XVe siècle que commence l’exploitation du charbon dans le bassin minier de Provence. Avec le développement des travaux miniers se pose le problème de l’abondance des eaux souterraines (ruissellement et nappes phréatiques). De 1880 à 1888, la Société Nouvelle des Charbonnage des Bouches-du-Rhône a dépensé trois fois plus d’argent pour l’évacuation des eaux qu’elle n’a réalisé de bénéfices. Une galerie d’exhaure à la mer est envisagée (exhaure : évacuation des eaux d’infiltration hors d’une mine par canalisation et pompage). La galerie à la Mer, terminée en 1905 et d’une longueur de 15km, relie le puit Biver à la Madrague, près de Marseille. Légèrement inclinée pour permettre l’écoulement des eaux et équipée d’une voie ferrée, elle sert à ses débuts au transport du charbon vers Marseille. Depuis l’ennoyage en 2003, des pompes immergées au fond assurent un niveau d’eau à -350 m.