Instant grimpettes #6 | Sente des Valézys > Ruelle Classon

La Porte de Soissons fermait l’un des principaux accès à l’ouest de la ville médiévale. Edifiée vers 1200, et malgré ses dégradations, elle demeure un bel exemple d’architecture militaire médiévale. Juste en-dessous se trouve la "tour de Pise" de Laon, la Tour de Dame Eve : il s’agit d’une tour d’angle et de flanquement du rempart médiéval. Un glissement de son socle dû au terrain argileux lui donne cet aspect si particulier...

Cette grimpette, longeant l'ancienne caserne Foch dont la construction débute en 1912, est bien pentue et ombragée en grande partie.On lui connut plusieurs noms - comme ruelle des Valizys, ou même ruelle des Loups ou du Calmand dans sa partie haute - et elle permet de rejoindre le square de la Tour Penchée et la porte fortifiée de Soissons.On raconte que cette sente - probablement l'une des plus anciennes de Laon - fut le théâtre de la résurgence des cultes païens lors des premiers siècle du christianisme au moment du passage au solstice d'été : on y faisait alors dévaler dans la pente une roue (ou rouelle) enflammée en l'honneur de la divinité du panthéon celte Taranis...

Un chemin a priori ancien, qui débute par une montée d'escalier au niveau du rond-point Ernst Jünger; il prmettait de relier le quartier Foch à cette vaste étendue située en ville haute sous la pointe Saint-Martin, appelée parc Classon.C'est d'ici que tirèrent les canons de Blücher sur les armées napoléoniennes en mars 1814... Notez que juste en-dessous de cette plateforme se trouvait jadis la piscine de Laon, aujourd'hui détruite et déplacée en ville basse.

C’est entre 1783 et 1788 que fut construite la caserne des Dragons de la Reine (détruite lors des bombardements de 1917) à l'emplacement de l'actuel Lycée Paul-Claudel. Les fontaines ou abreuvoirs, situés à l’extérieur de l’enceinte, seront ainsi destinés aux besoins des militaires. Ils seront agrandis en 1811 et utilisés durant tout le XIXe siècle, et même avant la Première Guerre mondiale les chevaux venaient encore s’y abreuver... Et en vous retournant quand vous surplombez les abreuvoirs, vous pouvez d'ailleurs apercevoir sur votre droite une ancienne porte fortifiée de la ville - murée maintenant - appelée porte de la Sainte Fontaine.

René Sorbon (1900-1940) est un lieutenant aviateur dont l'appareil fut abattu au-dessus de Laon au début de la Seconde Guerre, le 20 mai 1940.Voici la citation de ce militaire alors basé à la base aérienne de Mondésir, dans l'Essonne : "Citation à l’ordre de l’armée portant attribution de la CGP : Sorbon René, lieutenant à l’escadrille de chasse de nuit 2/13, officier mécanicien, toujours volontaire pour les missions les plus dangereuses. A été tué à la tête d’un détachement chargé du dépannage d’un avion qui avait atterri après un combat auprès des lignes ennemies”.Il laissa derrière lui son épouse et ses deux enfants, qui habitaient tous trois à Etampes...