Lyon résistante (Partie 1) - 10

Du métro, place Croix-Paquet, monter par la deuxième volée d’escaliers à droite. Poursuivre en face rue Leynaud au n° 21, imprimerie la Source, gérée par Eugène Pons diffuseur de la presse clandestine ; arrêté par la Gestapo ici-même le 22 mai 1944 et déporté à Neuengamme où il mourut le 24 février 1945 jusqu’au n° 6 domicile de René Leynaud, journaliste au Progrès, écrivain et poète né en 1910 ; il entra au mouvement Combat début 1942.

Entrer dans l’immeuble pour trabouler, sortir à gauche rue des Capucins et trabouler à droite au n° 6. À la sortie, descendre l’escalier à gauche, puis tourner à gauche rue Sainte-Catherine au n° 12, siège du Bureau des Œuvres sociales juives ; il menait des actions clandestines pour le sauvetage des juifs ; le 9 février 1943, après l’invasion de la Zone libre, la Gestapo arrêta et déporta à Auschwitz 86 de ses membres dont le père de Robert Badinter. Prendre à droite la rue Romarin et rejoindre la place des Terreaux à l’angle, à gauche, Le Moulin Joli (1883, anciennement café du Moulin) ; c’est ici que fut décidé, le 4 novembre 1940, la création d’un mouvement clandestin et la diffusion d’un journal à l’origine du mouvement Franc-Tireur.

Longer la place à droite et continuer rue d’Algérie au n° 20, librairie de Pierre Crozier, à l’origine de la diffusion du journal Témoignage Chrétien et de réunions pour la Résistance chrétienne dans son arrière-boutique ; il fut interpellé, condamné à un an de prison puis libéré début 1943 pour des raisons de santé avant de mourir le 7 janvier 1944. Tourner à gauche rue Lanterne au n° 10, temple protestant ; son pasteur Roland Pury y fit preuve de clairvoyance et de courage en dénonçant l’idéologie nazie dans son sermon dominical le 14 juillet 1940 : « La France avait le droit de déposer les armes, mais non pas, non, jamais, de consentir à l’injustice. Mieux vaut la France morte que vendue ».

Juste après le temple, s’engager à gauche dans l’étroite rue du Major-Martin. Prendre à droite la rue Paul-Chavenard, à gauche la rue du Plâtre, à gauche la rue du Président-Édouard-Herriot, à droite la rue de l’Arbre-Sec et, à gauche, la rue de la République. Elle mène place de la Comédie c’est ici, sous les colonnes de l’Opéra de Lyon, que Raymond Aubrac accueillit Jean Moulin les 4 et 5 janvier 1942.

Juste avant l’Opéra, tourner à droite rue Joseph-Serlin puis, à droite, rue du Garet au n° 7, bouchon Le Garet ; Jean Moulin y dîna avec son secrétaire Daniel Cordier lors de leur première rencontre le 1er août 1942 (l’intérieur du restaurant est resté intact : près de la porte, la table et sa banquette en cuir rouge. Poursuivre rue de la Bourse. Elle aboutit place des Cordeliers. Contourner la basilique Saint-Bonaventure par la droite rue Grolée. Emprunter à droite la rue Tupin puis, à gauche, la rue de la République au n° 37, réseau Gallia ; ce réseau de Résistance créé en 1943 s’occupait principalement des renseignements militaires et policiers ; au printemps 1944, il devint le plus important réseau du Bureau central de Renseignements et d’Actions dans l’ancienne Zone sud sur 200 m.

Pénétrer à droite dans le passage de l’Argue, traverser la rue du Président-Édouard-Herriot et continuer en face. Au bout, tourner à gauche rue de Brest et longer tout droit la place des Jacobins au n° 4, appartement des sœurs France et Raymonde Péjot mis à la disposition du mouvement et journal clandestin Franc-tireur au printemps 1942 (France Péjot est la mère du musicien Jean-Michel Jarre). Poursuivre légèrement à gauche rue Gasparin et déboucher place Bellecour à l’angle gauche de la rue Gasparin, le Veilleur de Pierre, sculpture de Georges Salendre et de Louis Thomas : mémorial de la Résistance intérieure française qui rappelle l’assassinat par les Allemands de cinq jeunes résistants incarcérés à la prison de Montluc (accusés injustement d’un attentat réalisé contre l’occupant le 26 juillet 1944 au café Le Moulin à Vent fréquenté par des officiers allemands, des membres de Gestapo et de la Milice ; l’explosion ne fit aucune victime, mais déclencha une vengeance des Allemands). Virer à gauche en bordure de la place.

À l’angle, tourner à gauche rue de la République au n° 85, siège de la Milice puis revenir à l’angle de la place Bellecour. Prendre à gauche la rue de Barre puis, à droite, la rue des Marronniers dans la cour du n° 3 bis se trouvaient le bureau de Tony de Graff, secrétaire de Jean Moulin, et une entreprise de peinture à double entrée utilisée par la Résistance qui permettait une sortie discrète au n° 5 de la même rue ; l’étage servait de service social à l’Armée Secrète. Un passage après le mur peint donnait accès aux quais du Rhône. Au n° 7, lire plaque. Au bout, place Antonin-Poncet, tourner à droite, traverser la place Bellecour et arriver face au troisième siège de la Gestapo plaque situé à l’angle gauche de la place.

Virer deux fois à gauche puis, à droite, rue Boissac. Emprunter à gauche la rue Sala au n° 27 et à l’angle de la rue Victor-Hugo : poste de commandement de France d’Abord, fondé par Georges et Marcel Cotton (PC de Jean Moulin et du général Delestraint surnommé Vidal), à gauche la rue Victor-Hugo et, à droite, la rue François-Dauphin au n° 6, maison de Marguerite Berne-Churchill, née Marguerite Churchill (d’origine anglaise par son père mais sans lien de parenté avec le politicien) ; elle hébergea en janvier 1943 le réseau de renseignements Alliance.

Tourner à droite (deuxième) rue de la Charité au n° 72, domicile de Jean Moulin entre janvier 1942 et l’été de la même année. Emprunter à droite la rue Duhamel et déboucher place Carnot Jean Moulin utilisa cette place à de nombreuses reprises pour ses rendez-vous, notamment avec Raymond Aubrac le 21 juin 1943 avant de se rendre à Caluire, chez le docteur Dugoujon.

Continuer en face sur la place, laisser l’esplanade montant à gauche au Centre d’Échanges et, aussitôt après, bifurquer à gauche pour emprunter le passage France-Péjot sous les voies de chemin de fer de la gare de Perrache le 2 juillet 1944, c’est depuis la gare de Perrache que les 720 Français détenus à la prison Saint-Paul furent déportés au camp de concentration de Dachau ; le 11 août 1944, c’est encore dans cette gare qu’un convoi de juifs, otages et résistants, détenus dans les prisons de Lyon, fut formé : il partit vers les camps d’Auschwitz-Birkenau pour les juifs (hommes, femmes et enfants) et vers les camps du Struthof et de Ravensbrück pour les autres. Déboucher place des Archives.

Continuer en face cours Charlemagne sur 100 m. Tourner à gauche cours Suchet au n° 29, anciennes prisons Saint-Paul et Saint-Joseph ; après l’invasion de la Zone libre, l’occupant y a interné, jugé, exécuté ou déporté des résistants, des otages et des droits communs de 1943 à 1944 (plaques) ; après son procès à Lyon en 1987, le chef de la Gestapo de Lyon, Klaus Barbie, a été interné à la prison Saint-Joseph ; aujourd’hui Université catholique de Lyon, à gauche rue Antoine-Delandine et, à gauche, rue Dugas-Montbel. Traverser la place des Archives.

À droite, monter dans la gare de Perrache. Sortir de la gare à droite en direction du parking et du cours de Verdun-Perrache et le suivre à droite au n° 30, brasserie Georges : lieu de rencontre entre Jean Moulin et les résistants. Peu avant la fin, descendre dans le passage souterrain pour piétons.

À la sortie, monter l’escalier à droite, passer dans le tunnel sous la route, grimper à droite et franchir le Rhône sur le pont Galliéni. Tourner à droite avenue Leclerc au n° 4, domicile clandestin du général Delestraint (surnommé Vidal) entre novembre 1942 et le 9 juin 1943, jour de son arrestation, à gauche rue Étienne-Rognon, à gauche rue Raulin et, à droite, avenue Berthelot au n° 14, siège de la Gestapo, détruit par un bombardement en mai 1944 et transféré place Bellecour ; aujourd’hui Centre d’Histoire de la Résistance et de la Déportation (CHRD) ; voir encadré. Après 600 m, elle mène place Jean-Macé.