Chaque année, les cerisiers portent fidèlement leur charge de fruits, même quand les gelées ont grillé les petites cerises alentour. Là-haut, sur ce sol bien sec, loin des brouillards glacés des vallées, l'air est plus pur que partout ailleurs. La vue, qui s'étend largement, montre toujours le bas pays recouvert d'une pellicule bleutée comme on en voit sur la peau des prunes. C'est cette nappe de brume qui vient, à la fin des nuits froides de printemps geler les fleurs nouvelles. Le vent glacial, le «greme belauches» qui rampe dans les bas fonds, respecte le petit plateau.
Bref! Thulay est le paradis des cerises, des bigarreaux, des chalonnaises et des georges.