Nous sommes au début du 16e siècle. En France et en Italie, c’est déjà la Renaissance, mais ici, à Marche-en-Famenne, nous sommes loin des grands courants artistiques qui bouleversent l’art en Europe.
Notre sculpteur local travaille à la même époque que Michel-Ange ou Léonard de Vinci, mais son travail est fondamentalement différent.
L’art de la Renaissance veut remettre au goût du jour les concepts de l’antiquité greco-romaine, à savoir une sculpture monumentale, imposant un respect craintif.
Comment notre Marchois pourrait-il adresser une prière à une statue qui l’écrase de sa masse impressionnante ?
Non, bien sûr, il faut une statuaire religieuse à taille humaine et dans laquelle il puisse se reconnaître et dialoguer si pas d’égal à égal, au moins sans peur de la colère divine.
Tous ces saints deviennent humains. Visages doux et débonnaires, arrogance en veilleuse, compréhension - voire naïveté - dans le regard, on est apaisé en les regardant.
Toutefois, certains – tel saint Sébastien – ont un passé de martyr et cela doit transparaître dans leur attitude. Si le visage reste à l’écoute, le corps est exagérément déformé sous la souffrance.
S’appelait-il vraiment Maître de Waha ?