Une ferme traditionnelle

Cette exploitation agricole, transformée en habitation, est en fait composée de deux fermes en long jumelées, probablement antérieures à 1771, date gravée sur une poutre intérieure de l’actuel salon, car un document d’archive nous indique qu’en cette année, une certaine Catherine a séparé sa maison en deux entre son fils et sa fille. Les bâtisses sont établies sur un banc de schiste et ont été érigées en moellons de grès et colombages sous une bâtière unique. Tournées à l’est, sur l’ancien chemin pavé, les façades-pignons sont ajourées de baies à meneau simple ou double et affichent des pans-de-bois. Ce terme technique définit un ensemble de pièces de charpente assemblées dans un même plan et que l’on appelle indifféremment colombages. Ceux-ci peuvent prendre diverses formes : à grille, en croix de Saint-André ou, comme ici, en quadrillage. Les poteaux de bois sont remplis de hourdis en briques, en plâtre, en torchis ou, comme ici, en pisé. Ce mode de construction utilise de la terre crue. La maison située au no 1 a conservé sa porte d’origine, décorée dans le haut d’une moulure faite d’un alignement horizontal de trois losanges saillants, réunis par des ovales. À gauche, une ancienne grange est accessible par une grande porte charretière. Bien que modifié, l’intérieur a conservé d’intéressants plafonds en chêne, des armoires murales et des cages d’escalier ainsi qu’un pavement en dalles de schistes. Elle constitue un beau témoignage de l’architecture d’autrefois qui faisait la part belle aux matériaux locaux.

Classement comme monument le 29 janvier 1988