Parcours Balade autour des Sculptures de Toros

Conçue spécialement pour cette place, cette statue dominant un bassin se remarque par sa position centrale dans le quartier historique. Accroupi, un joueur de flûte semble absorbé par son art. La douceur de ses formes invite à le suivre dans sa mélodie. Des gouttes d’eau jaillissent de sa flûte, symbolisant l’harmonie, la création. Il s’agit de la première œuvre de Toros installée dans la Drôme. Après elle, la carrière de l’artiste prend son envol, et s’ensuivent de nombreuses œuvres destinées à orner l’espace public. Choisir l’implantation de ses statues tenait à cœur à Toros, toujours vigilant à l’orientation de la lumière naturelle et à son jeu sur la matière. Le bassin a été réalisé en pierre par l’entreprise Ravit (Livronsur-Rhône, meilleur ouvrier de France). Lieu de passage, cette place joue un rôle important dans cette ville célèbre pour son industrie de la chaussure.

La ville de Romans a choisi cette statue pour « habiter » l’esplanade des Droits de l’Homme, juste à côté de l’entrée du théâtre des Cordeliers. Par sa position dominante, elle surplombe la place Jules-Nadi et jouxte l’hôtel de ville. Le bras qui s’élève vers le haut de la tête du personnage, dans un geste sûr et affirmé, renvoie une certaine idée de confiance et d’assurance. Les formes sont nettes, saillantes, la base presque massive, témoignant de cette fierté qui habitait Toros pour sa ville, pour sa condition d’artiste et plus largement, pour ses racines et son histoire familiale. La courbure des formes peut laisser penser à une figure féminine, dont le corps se reflète et entre en dialogue avec l’architecture des Cordeliers. Elle invite à entrer, attire l’attention sur ce lieu dédié au spectacle vivant — théâtre, danse et musique — très prisé par les habitants du territoire.

Cette œuvre réalisée en 2011 a été choisie par la ville de Romans pour orner la nouvelle place Jean-Jaurès, inaugurée en 2018 et dédiée à un grand défenseur de la paix. Toros a choisi cet emplacement pour qu’elle soit visible de chaque côté de la place avec laquelle elle dialogue. On retrouve le thème de la femme, central dans l’œuvre de l’artiste, qu’il contemple toujours avec admiration. Le visage du personnage semble nous regarder, suit le mouvement des épaules qui s’élèvent d’un geste gracile. Les formes enveloppantes, pudiques, ancrées dans la terre, confèrent à cette œuvre une rondeur presque sensuelle. Sorte de « statue de la liberté » romanaise patinée de bleu, elle est un clin d’œil à de grands artistes du XXe siècle comme Renoir, Picasso ou Matisse, dont les femmes en bleu ont marqué l’histoire des arts.

Cette sculpture, la dernière à avoir été installée dans l’espace public, comptait beaucoup pour Toros. La tête entre les mains, en position recroquevillée, le personnage représente la pensée. Il nous invite à prendre le temps d’un voyage intérieur. Cette sculpture a la particularité d’être ouverte de chaque côté, comme une respiration insufflée à la matière. On peut y voir aussi une réinterprétation du Penseur de Rodin, œuvre emblématique qui laisse place, elle aussi, à la méditation. Celle de Toros, plus abstraite, peut laisser penser à un œuf dont la forme est symbole de vie et de création. En hommage aux victimes de l’attentat de 2020 qui a touché la ville de Romans, une plaque commémorative y a été apposée en avril 2021. Dans le parc du Champ-de-Mars qu’elle orne désormais, cette statue est un élément protecteur, de mémoire, pour les habitants de Romans.

Construite par l’architecte François Béranger en 1937-1938, cette église aux formes géométriques abrite des panneaux liturgiques réalisés par Toros. Ils ont été commandés afin d’orner l’autel et l’ambon, réalisés par l’artiste avec des feuilles de laiton. Le panneau du pupitre face au public représente un enfant élevant une lyre à la louange de Dieu. Seule sa silhouette apparaît de profil, très sobre dans son traitement ; les faces latérales représentent une flamme. Pièce principale au centre de l’estrade en bois, l’autel constitue un triptyque dont les bas-reliefs racontent une histoire. Le panneau central est encadré de chaque côté par un enfant levant les bras et le visage vers le ciel. Leur attitude contraste avec celle, recroquevillée, de la Mère à l’Enfant représentée au centre. Cet ensemble a été pensé par Toros dans un souci d’unité et de sobriété, comme une invitation au recueillement. Oeuvre en accès restreint du fait de l'ouverture de l'église et des cérémonies qui peuvent s'y dérouler

Installé dans un espace privé, le buste est à découvrir dans le cadre de visites spécifiques, en concertation avec le service Patrimoine - Pays d’art et d’histoire;

Sous réserve des horaires d’ouverture

Sur rendez-vous et pour les Journées Européennes du Patrimoine (r.toros@wanadoo.fr)

À découvrir dans le cadre de visites spécifiques, en concertation avec le service Patrimoine - Pays d’art et d’histoire. Cet autel en laiton représente un soleil muni de douze rayons symbolisant les apôtres. La couleur bleue de la croix a été choisie par Toros comme symbole de liberté. Ce décor religieux se veut une représentation de l’infini.

Georges Fillioud a été conseiller général de la Drôme de 1970 à 1982, et maire de Romans-sur-Isère de 1977 à 1983. Accessible lors de manifestations spéciales. Offerte à la ville de Romans

La Maternité est la première sculpture installée à Bourg de Péage de l’artiste Syrien d’Origine Arménienne, Rast-Klan TOROS. Les jardins d’Arménie est un espace vert dédié à la mémoire de la diaspora Arménienne, très présente dans la Drôme.C’est la présence de cette œuvre in situ qui va donner l’idée de nommer ainsi ce jardin. Choisie par l’artiste en cadeau à la ville, elle symbolise un thème cher à son cœur. Cette sculpture aux formes abstraites représente une femme repliée sur elle-même. Le haut de son corps, souple et élancé, se recourbe vers la forme plus massive située sous son buste. Cette dernière peut laisser imaginer la présence d’un enfant près de naître. Peut-on y voir un moment de recueillement, d’intimité profonde ? Toros signe ici une œuvre sensible, qui peut se lire comme un hommage à sa mère, et aux femmes qui ont permis au peuple arménien de survivre au génocide de 1915. À travers ses Monuments et Statues, Toros s’interroge également sur l’Histoire de ses Origines et sur le Génocide Arménien. Toros : Cet enfant d’Alep a quitté l’école à 11 ans et a expérimenté alors plusieurs métiers : soudeur, serrurier, ferronnier d’art. Il viendra progressivement à la sculpture à la suite d’un voyage en Arménie. Installé en France en 1967, depuis son atelier romanais, cet artiste autodidacte travaille le laiton et le bronze. Son style : des œuvres épurées, des courbes lisses, une sculpture stylisée mais jamais abstraite. De manière récurrente, ses œuvres sont un vibrant hommage à la femme, dont il nous livre voluptueusement les courbes et les déliés comme en un thème inépuisable.

Le voici, majestueux, qui accueille le visiteur dès l’entrée du parc ! Ce cerf, c’est l’évocation de la nature et de sa grandeur, comme le souligne le sculpteur Toros. C’est un animal noble et fier dont la stature évoque la quiétude du lieu.En 2013, le Bois des Naix fêtait ses dix ans. C’est à cette occasion que la Ville a décidé d’acquérir cette œuvre de TOROS. Une sculpture qui s’intègre parfaitement à l’histoire du bois dans lequel vivaient autrefois de nombreux cervidés. Le bois des Naix est un espace naturel façonné par l’homme. Il constitue un écrin remarquable pour cette œuvre qui surplombe un long bassin rectangulaire, dans un ordonnancement à la française. Cet emplacement choisi par Toros permet au cerf de se dresser fièrement entre les branches entrelacées des arbres qui l’entourent. La statue se remarque par l’apparente simplicité, presque naïve, de ses formes, qui pourrait évoquer celle des peintures du Douanier-Rousseau. Il s’agit de la seule statue représentant entièrement un animal dans l’espace public. Toros a mis beaucoup de soin dans cette réalisation en feuilles de laiton, tels les bois de l’animal qui ont nécessité plus de trois mois de travail. Ce thème naturaliste montre qu’au fil de sa vie, après la reconnaissance du génocide, Toros s’est peu à peu tourné vers des sujets moins graves, plus propices à la contemplation, et toujours en quête de beauté.

Installée depuis 2001, cette femme au chapeau se remarque par ses courbes arquées qui lui confèrent une certaine élégance. Disposée devant l’Espace François Mitterrand, elle semble revêtir une robe et tient ses bras repliés sur elle-même. Prévue à l’origine sans chapeau, cette sculpture a fait l’objet d’une commande par la ville de Bourg-de-Péage qui l’avait aperçue dans l’atelier de l’artiste. Toros a dessiné ce nouvel élément en hommage à la chapellerie Mossant et au passé industriel de la ville, ancienne capitale du chapeau. Elle a été inaugurée par Raymond Forni, alors président de l’Assemblée nationale, qui dira à Toros : « C’est comme cela que l’on construit la France, avec toutes ses nations ». Réalisée en cuivre repoussé, on retrouve dans cette statue les principales caractéristiques du travail de Toros : des formes épurées, lisses, qui transforment la matière en une silhouette figurative.

Toros était un enfant rêveur et imaginatif. À son grand regret, il a dû renoncer à l’école à l’âge de 10 ans. Cette statue érigée place des Rencontres devant la médiathèque la Passerelle, symbolise cet enfant aspirant au savoir.Le cartable qu’il tient derrière lui a été volontairement laissé vide de matière, si ce n’est le crayon qui se trouve à l’intérieur. Comme ce personnage, Toros n’avait enfant que ce crayon et ce cartable, qu’il n’a cessé de remplir de connaissances sur le monde, de joies, d’expériences. Le livre qui fait office de socle, représente également cette aspiration profonde à comprendre notre monde. Cette œuvre sensible et touchante a été dessinée par Toros pour le parvis de la médiathèque, comme un lieu où il est permis de rêver, de se construire et d’apprendre.

Ce monument financé par la communauté arménienne a précédé la reconnaissance du génocide par la France. Il témoigne du profond engagement de Toros envers ses racines, mais aussi de la ville de Valence pour la cause arménienne.L’histoire douloureuse qui a touché le peuple arménien insuffle à ce monument toute son expressivité. Est ici représentée la mère patrie, l’Arménie, sous la figure d’une femme soldat libérant le peuple arménien du serpent dragon, l’Empire ottoman. D’un bras déterminé, elle empoigne la tête du reptile, élève son autre bras d’un geste victorieux tout en écrasant la tête de son oppresseur. Devant elle, se découpe le mont Ararat, montagne à deux sommets enneigés située aujourd’hui en Turquie. Derrière, un bas-relief représente une Mère à l’Enfant. Celui-ci, le corps tendu vers son visage, lui redonne l’énergie de la vie et l’espoir en l’avenir. Au-dessus de la stèle commémorative dont Toros a sculpté les lettres, une flamme a été ajoutée.

Cette œuvre figure devant l’hôtel départemental de la Drôme, en raison du thème central qui s’en dégage : la filiation. Cette mère et son enfant, réunis par le socle qui les soutient, rappellent l’importance de l’enfance pour le sculpteur.Proches, côte à côte, ils sont unis par les mêmes attitudes qui se reflètent dans la façade vitrée derrière eux. Leurs corps sont réduits à l’essentiel, mais ne laissent aucun doute sur leur identité. Leurs visages regardent vers la même direction. Réalisée dans une patine très sobre, cette œuvre adresse un message universel à ceux qui la regardent : le rôle protecteur que joue la mère envers son enfant, représenté de plus petite taille et sans aucun artifice, la tête très légèrement inclinée vers celle qui lui a donné vie.

Inaugurée en présence de l’artiste, du préfet et des autorités civiles et militaires, cette œuvre est dédiée à Jean Moulin, grande figure de la Résistance, à qui Toros vouait une profonde admiration.La seule à être réalisée en inox, elle s’inscrit dans une série aux formes encore plus abstraites et contemporaines. La matière, aux nuances plus froides, nous confronte de manière plus distancée au sujet. Il s’agit d’un hommage à un grand homme de l’Histoire qui s’est sacrifié pour la France, en s’engageant au service de la liberté. Ce qui est un symbole fort pour un enfant issu d’une famille marquée par le génocide et la question de la survie. Cette statue représente la flamme de la Résistance qui sort de terre et s’élève, avec la vocation de ne jamais s’éteindre. Son socle, réalisé également par l’artiste, est surmonté d’une citation d’André Malraux, extraite du discours prononcé devant le Panthéon en 1964.

Cette sculpture délivre un message universel, dédié aux peuples qui souffrent de par le monde et qui résistent par leur courage aux épreuves de l’histoire.Réalisée par Toros pour ce lieu, cette œuvre a été choisie par la ville de Valence pour décorer cette place, à l’occasion de sa rénovation en 2020. Elle fut inaugurée le jour de la commémoration de l’exécution du groupe de résistants de Manouchian : ces 22 jeunes étrangers engagés dans la Résistance furent exécutés par les nazis le 21 février 1944 au Mont Valérien. Cette nouvelle œuvre de Toros dans l’espace urbain entre en dialogue avec la plaque commémorative qui avait été installée là à la mémoire de Missak Manouchian, figure symbolique pour la communauté arménienne. Exemple de l’engagement des immigrés dans les guerres menées par la France, par ailleurs poète, on retrouvait son visage sur l’affiche rouge.

Ces deux statues étaient destinées à figurer côte à côte. Un homme, une femme, se donnent rendez-vous au pied du Musée de Valence, art et archéologie.On retrouve dans leurs formes stylisées tout ce qui fait l’essence de l’art de Toros : des arêtes souples et minimalistes, un vert tout en nuances et différent pour chacune. Si l’on s’approche, on peut voir que ces deux personnages nous regardent. Celui de gauche, en quelques arcs élancés mais vigoureux, évoque un personnage masculin. Le second à droite, de stature plus menue, aux cheveux esquissés, laisse apercevoir dans un entrelacement de courbes le mur en pierres qui s’élève vers les arbres. La distance entre eux a soigneusement été choisie par Toros ; elle habille la place d’une respiration entre les œuvres. Disposées devant un grand bassin rectangulaire, ces statues invitent à un rendez- vous avec les arts.

Dédié à l’histoire des civilisations et à l’exode du peuple arménien, le CPA met en lumière l’un des moments forts de la vie de Valence : l’arrivée de nombreux arméniens en 1920 lors du génocide qui les a touchés.Le Centre du Patrimoine Arménien est avant tout un lieu d’histoire original qui a pour objectif de donner des clés de compréhension du monde qui nous entoure. Films, multimédia, cartes interactives rendent le parcours permanent vivant et accessible à tous. Les expositions et animations proposées tout au long de l’année permettent d’élargir le propos et constituent de véritables temps d’échanges et de convivialité. L’exposition permanente , convoque petites et grandes histoires autour du génocide arménien. Une mise en scène sensible met en perspective un des épisodes marquants du XXe siècle. Le visiteur découvre l’histoire et la culture des Arméniens à travers un véritable « parcours » d’exposition, découpé en sept séquences. Plus de 2000 documents d’archives l’alimentent. Le public est alors guidé par une scénographie inventive et sensible, qui expose les objets emblématiques du quotidien avant d’illustrer le génocide, l’exil, puis l’arrivée en France et les différentes formes d’intégration. Organisé de façon chronologique, ce parcours propose ainsi plusieurs niveaux de lecture et d’approfondissement : le visiteur peut rester à un premier degré de lecture grâce aux textes généraux et aux illustrations, ou enrichir sa découverte en exploitant l’ensemble des outils de médiation présents dans la scénographie. Jeux, visites et ateliers proposés toute l'année sur réservation pour les familles, les publics scolaires et les groupes d'enfants hors temps scolaire.

Don du sculpteur en 2018, pour la réouverture du Cpa. Cette sculpture en bronze tout en courbes représente le buste stylisé du troubadour Sayat Nova. Il tient un kamantcha, instrument à cordes arménien. Ce poète, chanteur et musicien arménien, est célèbre dans tout le Caucase pour la beauté de ses vers consacrés surtout à l’amour, et son influence fut importante sur les poètes arméniens. Sur cette sculpture aux formes douces et épurées, il est représenté avec un visage ovale et très allongé, presque mélancolique. Sous un front immense, deux traits étirés symbolisent les yeux. Les doigts sculptés avec précision entourent le corps rond de son instrument en forme de calebasse. Très sensible à la musique ainsi qu’à ses racines arméniennes, Toros rend un hommage vibrant à cet autre artiste dont il perpétue ici la mémoire. Une autre statue de Sayat Nova est visible à la toute fin de l’exposition permanente, aux formes plus stylisées et géométriques.

Eglise Apostolique Arménienne. D'autres oeuvres de Toros sont présentes dans cette église. AUTEL DE L’ÉGLISE SAINT-SAHAG RUE DE LA CÉCILE, 1992 Haut de sept mètres, cet autel se remarque par son aspect imposant. Situé dans l’église apostolique de Valence, il a été pensé et réalisé dans le profond respect du sacré. Toros avait beaucoup de fierté pour cette œuvre. BUSTE DE KOMITAS COUR DE L’ÉGLISE SAINT-SAHAG, 2011 Grand compositeur, Komitas a passé une partie de sa vie à collecter des chants et danses traditionnels, sauvant de l’oubli le patrimoine musical arménien.