Alpe d'Huez, la montée discrète

Clément MARAIS élève son troupeau de chèvres Saanen sur les hauteurs, au cœur des alpages de Villard Reculas. Il propose une gamme complète de fromages de chèvre : tomme, raclette, fromage frais… mais aussi de bons œufs frais.J’ai repris l’élevage de chèvre de Villard-Reculas en 2012. Situé à 1500 m d’altitude, la ferme compte une cinquantaine de chèvres Saanen dont le lait est transformé sur place. Le travail auprès de bêtes dans un environnement magnifique ainsi que la transformation fromagère sont les aspects de mon activité qui me plaisent le plus. Produire en respectant l’environnement est l’une de mes principales motivations. Produits : - Tomme de chèvre; - Fromage de chèvre frais, mi-frais, mi-sec, sec; - Raclette de chèvre; - Oeufs frais (uniquement l’été). Points de vente : - A la ferme; - Sur le marché : vendredi matin à l’Alpe d’Huez (Juillet et août) et samedi matin à Bourg d’Oisans. Labels : - Marque “Producteurs de l’Oisans”; - Réseau “Bienvenue à la Ferme”.

Mentionnée pour la 1ère fois dans des textes en 1058, l'église St-Pierre est certainement plus ancienne. Son très bon état actuel n'en laisse rien paraitre, surtout suite aux récents travaux qui ont permis de remplacer une pièce endommagée : le beffroi.Les archives nous apprennent que La Garde a occupé une place importante dans l'ensemble des paroisses de l'Oisans au Moyen Age car il y existait une motte castrale (typiquement un ouvrage de défense médiéval ancien), deux tours et une maison forte. L'emplacement de l'église témoigne de l'ancienneté de l'édifice puisque traditionnellement les églises en Oisans était construite sur un éperon, ou un promontoire pour être visible et audible. En effet les cloches devaient porter leur son loin pour "communiquer" avec les paysans dans les alpages ou avec les autres villages. Après avoir traversé les siècles l'église de La Garde nous parvient non sans quelques modifications puisque des fouilles ont mis à jour un édifice antérieur ainsi que des sépultures. En avril 2013 le beffroi en charpente qui soutient les cloches a été remplacé. Par la même occasion une cloche sonnant le ré a été ajouté ! Un cadran solaire est visible sur la façade sud.

Au XVIIe siècle les religieux de la paroisse réalisent un cadran solaire calculé selon la latitude, la longitude et l'orientation de la façade sud de l'église St-Pierre. Ainsi est née "La Montre" comme la surnomme les Gardillons.Il date de 1677 et compte parmi les cadrans solaires les plus anciens de l'Oisans qui nous soient parvenus (après celui de Venosc, 1669). Il a été rénové en 2000 selon son aspect initial. Sur place une table de correction permet de calculer l'heure exacte donné par le soleil à tout moment de l'année.

Dans le célèbre virage n°7 surgit l'ancienne l'église paroissiale du village d'Huez. Dédiée à Saint-Ferréol, bâtie sur un éperon rocheux et éloignée du village, elle est entourée du cimetière communal actuel.Elle bénéficie d'une vue remarquable sur les environs et les clochers des paroisses voisines. Situation privilégiée pour ces monuments qui avaient aussi un rôle de communication entre les villages, le son des cloches résonnait au loin. Elle apparaît pour la première fois dans un texte du XI° siècle, en même temps que l’église Saint-Pierre de la Garde. Elle conserve son statut d’église paroissiale jusqu’à la fin du XVII° siècle, puis le perd au profit de l’église Sainte-Anne, construite au coeur du village. L’architecture de Saint-Ferréol est de style roman : clocher en flèche de pierre avec clochetons aux quatre angles, ouvertures cintrées dans le clocher, frise lombarde. L’édifice renferme une petite chapelle gothique dédiée à Sainte-Catherine et fondée au XV° siècle. Mais l’église est trop loin du village et d’accès mal aisé l’hiver. Aussi construit-on dès 1606 une chapelle, en plein coeur du village, dédiée à Saint Nicolas, qui deviendra par la suite l'église Sainte-Anne, église paroissiale à la fin du XVIIe siècle.

Huez est le village d'origine de la station de l'Alpe d'Huez. Autrefois les villageois montaient en estive sur le plateau pour y vivre avec les troupeaux l'été. Aujourd'hui le village d'Huez est apprécié pour son charme et son ambiance traditionnelle.En vous promenant dans le village d'Huez vous pourrez y voir d'anciennes fermes de montagnes rénovées, mais aussi le "Château" d'Huez. Au centre du village d’Huez, sur une éminence, une maison forte dresse encore aujourd’hui un corps de logis quadrangulaire desservi, sur quatre niveaux, par un escalierà vis dans une tourelle carrée. Cette maison forte, dite aussi le château, est totalement absente des textes. On ignore la date de sa construction, le nom de la famille qui la détenait, ainsi que les biens et revenus qui y étaient attachés. La seule chose connue est que Huez était le siège d’une importante mistralie (mistral : collecteur d'impôt au Moyen Age). Le village a conservé ses lavoirs d’antan : 2 datent de 1733 et un de 1806. Construits par nécessité ils sont avant tout fonctionnels, leur architecture est très simple. Tous couverts, ils utilisent à l’origine des matériaux que l’on trouve sur place comment la pierre et l’ardoise. Jusqu’au début du XXe siècle, la lessive a lieu deux fois par an, en mai et au début de l’automne : draps, chemises de toile, essuie-mains, serviettes, accumulés pendant six ou sept mois, savonnés et frottés, sont placés dans un cuvier, puis recouverts d’un drap rempli de cendre de bois. De l’eau bouillante est versée à plusieurs reprises sur les cendres. Le lendemain, les femmes vont au lavoir avec palettes en bois, brosses et savons. Elles portent des seaux spécifiques réalisés sur place par Elie Arnol. La rencontre au lavoir, ne serait-ce que pour aller chercher de l’eau, est un moment privilégié d’échanges entre villageois.

Villard-Reculas est un petit village alpin perché sur un site autrefois difficile d'accès, mais propice à l'installation d'une communauté montagnarde avec de beaux alpages et une exposition plein sud. En balcon sur la vallée, le village tutoie les sommetsPlusieurs explications peuvent être données au nom du village : Reculas, car reculé et autrefois difficile d'accès, ou alors parce qu'une partie du village "recula" suite à une avalanche plus importante que les autres. Toujours est-il que rejoindre le village a parfois été un défi pour ses habitants. Heureusement, les montagnards avaient une grande capacité d'adaptation, et le site, un petit plateau cerné d'alpages, permettait de vivre de l'agriculture de montagne. Les difficultés d'accès étaient fréquentes en Oisans, mais aujourd'hui Villard-reculas est desservie par une belle route bien entretenue depuis 1980. Le village a repris son destin après quelques années d'exode rural, en développant un tourisme adapté grâce à des habitants bienveillants. Ainsi, le village présente toujours aujourd'hui son caractère traditionnel : pas de grosse construction, pas de béton à outrance, mais des fermes rénovées et des chalets bien intégrés. Mais aussi une ferme communale avec ses chèvres et une jolie petite église à l'histoire mouvementée : elle fut déplacé pour être plus accessible en en hiver. Autrefois proche du cimetière, un peu à l'écart du village comme très souvent en Oisans, elle fut reconstruite à sa place actuelle et agrandit par la même occasion. À Villard-Reculas, le terme de "station-village" prend tout son sens. Une balade dans le village vous dévoilera les toits de tôles, les anciennes fermes construites en ardoises grâce aux falaises toutes proches, les alpages comme autrefois et cette atmosphère propre à l'Oisans. À savoir : ce petit village perché bénéficie d'un approvisionnement en eau construit par les... Sarrazins au VIe siècle ! Le canal des Sarrazins, toujours fonctionnel aujourd'hui est un monument à Villard-Reculas. Indispensable car il régla très tôt le probléme de l'eau dans le village, il s'avére en plus très résistant dans le temps. Ne vous attendez pas à un aqueduc, la construction est modeste mais efficace.

Première route d'accès à Villard-Reculas, la route de la Confession est exceptionnelle par : sa construction, un défi pour l'époque, son exposition entre deux falaises, sa légende, référence à son nom et la vue époustouflante qu'elle offre toujours.Sur la route entre Huez et Villard-Reculas, accroché au bord de la falaise, un mystérieux panneau annonce le Pas de la Confession, car c’était en effet la conscience tranquille qu’il valait mieux aborder ce terrible passage à pic ! Voila la légende de cette route, seules les âmes pures pouvaient se risquer sur cette route étroite, exposée aux chutes de pierres (les chamois affectionnent les pentes au dessus de vos têtes) et intimidante en cas de vertige. Les villarais se disaient donc être des gens de bonne vertu.. Un oratoire au départ de la route, côté Huez, était une halte obligatoire pour se confesser avant de s'engager. Mais à l'époque elle a surtout été une véritable bouffée d'oxygène pour les villageois puisque auparavant seul le chemin de "Vieille morte" (hameau dans la vallée de la Romanche) permettait de rejoindre la vallée. Impraticable l'hiver il fallait alors passer au dessus du village pour rejoindre les alpages d'Huez (d'où l'Alpe d'Huez) et le village d'Huez, d'où partait un chemin plus tranquille. Jusqu'en 1980 (et oui!) cette seule route desservait Villard Reculas. Ensuite la commune a pu bénéficier de nombreux soutiens pour voir enfin la route moderne se réaliser (liaison avec Allemond). Le paysage est magnifique mais soyez prudent en voiture comme à pied, route sinueuse et étroite, croisements difficiles.

La voie taillée dans la falaise de Rochetaillée avec le chemin en encorbellement qui surplombe le hameau, est là pour nous indiquer que ce nom n’est pas fortuit. L’origine de cette voie taillée dans la roche se perd dans les replis de notre histoire.Faut-il y voir, comme beaucoup, les vestiges d’une voie romaine, marque indélébile de la volonté d’un peuple souverain que rien n’arrêtait ? Faut-il, comme le docteur Roussillon le propose dans son Guide du voyageur de l’Oisans, considérer ce chemin comme « …trace encore bien apparente d’un chemin établi pendant l’existence du lac, le long du pied de la montagne voisine et derrière le petit hameau de Rochetaillée, qui a pris de là son nom. Telles furent les circonstances dans lesquelles ce chemin fut construit. ». Certaines similitudes apparues aux yeux d’un observateur vers la fin du 19e siècle, laisseraient supposer qu’une étroite corrélation existait entre la Porte de Bons et la voie de Rochetaillée. Des traces au sol seraient semblables et les écartements égaux (au centimètre près) sur les deux lieux de passage. Ces marques n’ont malheureusement pas été redécouvertes depuis, et la campagne de nettoyage et de débroussaillage réalisée en 2004 par l’association Coutumes et Traditions de l’Oisans n’en a pas retrouvé la trace non plus. Pour mieux comprendre, il faut savoir qu’au siècle dernier la plaine qui accueille la voie est un désert où ne pousse quasiment aucune végétation. La falaise et la plaine sont complètement nues. Les témoins de l’époque n’ont sans doute rencontré aucun problème d’observation et noté le moindre détail. Aujourd’hui la voie est quasiment masquée par la végétation qui à certains endroits l’occulte presque des yeux du promeneur non averti. Mais alors pourquoi cette voie creusée dans la roche ? Si nous suivons l’hypothèse du docteur Roussillon, l’apparition du Lac St Laurent serait la seule raison tangible à la réalisation de ces aménagements qui ont sans doute demandé de très importants travaux et une grande mobilisation. L’autre hypothèse, si l’on considère cette voie comme une réalisation Romaine, laisse supposer que toute progression rapide vers les cols d’altitudes était interdite par la plaine voisine, peut-être cette dernière était-elle un vaste marécage ou un lac soumis au caprice de la Romanche. Cet aménagement soulignerait également, par l’ampleur des travaux nécessaires à sa réalisation, de l’importance de la voie de l’Oisans aux yeux du peuple romain. Tout au long de la plateforme, on peut distinguer des aménagements rectangulaires sculptés dans le sol de la voie et espacés à intervalles réguliers. Ces marques indiquent qu’une structure constituée de poutres et d’un plancher de bois, venait très probablement se superposer et recouvrir la voie de roche permettant un élargissement de 2 mètres à 3 ou 4 mètres, mais aussi une progression plus aisée. Certaines zones plus propices devaient accueillir des plateformes plus larges « garages » qui permettaient le croisement des chariots et des animaux. Toujours aujourd'hui, la piste qui relie Rochetaillée à Bourg d'Oisans , en traversant les hameaux de La Paute et des Sables, s'apelle le chemin Romain. Source : Freneyd'oisans.com/Mr Albertino