
Les lavoirs, qu'ils soient bâtis au coeur du village, qu'ils soient aménagés dans la conque d'un ruisseau ou à la boucle de la rivière, les lavoirs réunissaient les femmes au printemps et début de l'hiver pour les grandes lessives que l'on nommait ici au pays "les grandes buades". [ …] Hormis ce travail assez pénible, les lavandières savouraient les joies du bavardage. C'était un moment où l'on pouvait évoquer les petits tracas quotidiens, comparer leurs talents de cuisinière, annoncer un mariage ou une naissance ou récriminer sur telle ou telle personne. Les hommes qui faisaient souvent partie de leurs tracasseries appelaient ces endroits "le moulin à paroles"