Seclin industrial heritage of yesterday and today

Le canal de Seclin long de 5km rejoint la Deûle. Son percement entre 1856 et 1880 donnait un débouché fluvial et commercial pour une ville où fleurissaient les industries de l'époque : filatures de lin et de coton, brasseries, distilleries sucreries...Histoire du canal La ville de Seclin a été édifiée sur ce qui était autrefois une zone marécageuse, offrant aux populations diverses ressources. Ce marais était notamment utilisé pour l’élevage, la pêche, le fauchage, l’extraction des tourbes pour le brûlage ou encore pour la plantation d’arbres pour la coupe. En 1842, M. Davaine, ingénieur de Lille, proposa la création d’un canal pour répondre à l’essor de la Révolution Industrielle. Ce canal avait pour objectif premier de transporter les marchandises, et en particulier le charbon vers les industries en expansion. Ce projet fut mal perçu par la population locale.En effet, à cette époque, les canaux de Lille représentaient l’exemple le plus marquant en la matière et étaient surtout connus de par le fait qu’ils étaient nauséabonds. Par crainte de pollution, les Seclinois refusèrent la création du canal. Cependant, les partisans du projet, essentiellement constitués d’industriels et de fermiers, décidèrent de créer en 1855 : « la société du Canal de Seclin ». Cette association va s’attacher à la création de ce canal qui verra le jour un an plus tard. Long de 4.5m, large de 6m et avec un tirant d’eau de 1.65m, il faudra attendre 1862 pour qu’il soit praticable.Véritable acteur de la Révolution Industrielle, le canal sera relégué au second plan avec l’essor du chemin de fer. Ainsi, en 1970, le chemin de halage est reconverti en lieu de promenade, permettant la découverte d’une faune et d’une flore tout à fait spécifique. Les promeneurs sont amenés à passer un agréable moment sur les berges, au cœur de la nature qui a inspiré des générations d’artistes.

Un peu plus loin sur votre droite vous pourrez observer le parc de la Ramie.Cet immense espace est une ancienne friche d'industrie textile dont il reste une cheminée et quelques bâtiments. La Ramie nommée Boehmeria (Boehmer, botaniste allemand) nivea (blancheur dessous feuille) ou « ortie de Chine », est une plante utilisée depuis 6 000 ans pour la confection en Asie.Cette plante permet six récoltes par an et on obtient de longues fibres de 60 à 250 mm de la grosseur d’un fil à coudre, elles sont très résistantes (imputrescible), ne peuvent être cassées à la main. Fibre brillante, on lui donne le surnom de « soie végétale ».En Europe, cette fibre végétale sert à fabriquer des étamines (des toiles très fines), du fil de couture industriel, des filets de pêche et des tissus pour l'ameublement.

Cette imposante demeure située dans un vaste parc arboré appartient au type des « villa châteaux » construites à la fin du XIXe ou au tout début du XXe siècle. Sur commande, de Claude GUILLEMAUD junior (1858-1888), riche industriel de la lignée des filatures GUILLEMAUD à Seclin, l'architecture y est éclectique : Mélange d'art flamand (pignon à redents) et de revivalisme médiéval. A l’époque, elle comprend le château, la conciergerie, et par la suite, un abri souterrain construit par les allemands pendant la 1ère Guerre Mondiale pouvant abriter plus d’une centaine de personnes. Dans ce quartier, cette maison est la seule de ce type à avoir échappé aux dynamitages réalisés par les troupes allemandes lors de leur départ en 1918.L’empire GUILLEMAUD déclaré en banqueroute en 1930, le château sera racheté en 1938 par la mairie de Seclin qui en a fait un lieu de sport et d’animation de la jeunesse.Quant au jardin, il sera baptisé par la ville « Parc des Époux ROSENBERG » en hommage aux victimes du maccarthysme entre 1950 et 1953 aux États-Unis.

En cœur de ville est implantée une usine spécialisée dans les enzymes pour l'industrie agro-alimentaire. Voici son histoire. Le père fondateur est Auguste Boidin. Il découvre en 1897 le procédé Amylo grâce à sa collaboration avec Albert Calmette. Cette découverte lui vaut une médaille d'or à Paris en 1900. Il continue alors ses recherches et multiplie les brevets. En 1921, il crée la "Diastase rapide SFA" et fonde ainsi la société RAPIDASE au coeur de la ville de Seclin. Maintenant patron d'une société en plein essor, il s'interesse de prés à la vie de ses ouvriers : création de Jardins Ouvriers, de la "Famille Seclinoise" (habitations bon marché). A la mort de Boidin en 1929, le groupe Baxter Travenol propose un marché : contre l'utilisation des connaissances de Rapidase, Baxter lui ouvre les portes d'un marché international. Les enzymes produites à Seclin se retrouvent dans une multitudes d'industries : agro-alimentaire, animal, teinturerie, pharmaceutique, blanchisserie, textile...

Au cœur du cimetière de Seclin, un ensemble de chapelles et de tombes témoignent des grandes familles seclinoises et notamment les industriels qui ont fait la prospérité et la renommée de notre commune.

Bénédicta (anciennement Bénédictin) est une entreprise spécialisée dans la fabrication de mayonnaise, de moutarde et de sauces, appartenant à Heinz. C'est également une marque commerciale sous laquelle elle vend ses produits.C'est en 1911 que Prosper Eeckman, propriétaire d'une vinaigrerie à Seclin, dépose la marque « Bénédictin » pour vendre de l'huile en bouteille de verre. En 1937, il crée son entreprise, les « Établissements Eeckman », qui se rapprochera de l'entreprise néerlandaise Duyvis pour former Mayolande en 1957, une entreprise détenue pour moitié par Duyvis et pour l'autre moitié par le français Inglobo. C'est cette même année que la marque « Bénédictin » se transforme en « Bénédicta »

Les bains douches de Seclin (actuelle bibliothèque Jacques Estager) sont un témoignage du mode de vie des seclinois au XXème siècle. Construits en 1933 sur l’initiative de Mr Paul Durot (maire) et inauguré en 1934, ils répondaient à la crise du logement. En effet, les sanitaires ou salles de bains sont quasiment inexistantes dans les habitations de l’époque. Situés en plein centre de la ville et des agglomérations ouvrières, les bains douches fonctionnèrent de 1934 à 1979, ils illustrent une volonté de la municipalité de l’époque de créer des services sociaux.L’ensemble de style « Art déco » est bâti sur les plans de l’architecte seclinois Victor MOLLET (1860-1944). 18 baignoires et 16 pommes de douche étaient à la disposition des seclinois contre 2.5 francs pour une toilette de 20 minutes maximum par personne.Le chauffage au fioul était installé dans des cuves au sous-sol. Lorsque les cuves ont été démontées, la ville a profité du sous-sol pour y installer une galerie dite « Matisse » pour sensibiliser les Seclinois à l’art plastique et faire connaître des artistes locaux.Après sa fermeture dans les années 1970, le lieu est dédié à la médiathèque de la ville.

La Brasserie malterie Delcambre devint Brasserie Pontfort Descloquemant puis Pontfort puis Pontfort Frères (XVIIe siècle). La Brasserie malterie aurait été fondée par Anacharsis Delcambre, qui dépose une demande d'autorisation d'établir cette usine en 1890. Le pignon sur rue du passage couvert porte les dates de 1788 et 1900. Sur ce pignon se trouve écrit sur l’enseigne émaillée de style « Art Nouveau » le nom de « Brasserie Saint-PIAT » ornementée de fleurs et de feuilles de houblon.En 1892 Emile Pontfort Descloquemant reprend la brasserie, dite aussi Saint-Piat. Elle fonctionna jusqu'à la Seconde Guerre mondiale. En 1927 la brasserie produisait de la bière de fermentation haute. Actuellement l'usine sert de locaux à une entreprise de recyclage du papier et une caserne de pompiers.

Ces deux grands corps de bâtiments en brique, séparés par un porche, appartiennent à une ancienne brasserie, dont il subsiste les principales installations. Au dessus du porche, l’enseigne de la brasserie est aujourd’hui peinte en blanc. Au passage de la porte, les angles des deux constructions sont protégés par deux tonneaux de pierre. A droite, s’élève l’habitation principale du brasseur et à gauche l’ancien magasin de la brasserie. L’architecture est sobre. La décoration des façades repose sur le jeu entre la brique et la pierre rehaussant les baies, les cordons larmiers et les soubassements.

La ligne de chemin de fer Paris-Lille mise en service en 1846 va jouer un rôle important dans l'industrialisation et la diversification des activités à Seclin.

La Brasserie malterie Leclercq Descloquemant devint la Brasserie Leclercq Frères. De source orale la brasserie malterie aurait été fondée au début du XXe siècle. Absente d'un recensement de 1920, elle apparaît dans l'annuaire des brasseurs de 1927. La brasserie cesse de fonctionner pendant la Seconde Guerre mondiale. Après une reconversion en atelier de réparation à ce jour, le site est désaffecté. La malterie a disparu.

Le patrimoine industriel occupe toujours une place importante dans l’histoire de Seclin, même s’il a changé de forme au fil des années. Aujourd’hui il a plus l’aspect de zones industrielles de plusieurs centaines d’entreprises avec la zone industrielle de Lille-Seclin (créée en 1967, c’est le plus important pôle d’activités de la région lilloise) et UNEXPO (2ème zone industrielle de Seclin, depuis 1990).

Créée en 1967, la Zone Industrielle de Lille-Seclin (ASPUZILS) est l’un des plus importants pôles d’activités de la région des Hauts-de-France.Si la vocation industrielle de ce pôle est nettement marquée, il s’est toujours refusé en revanche la venue d’industries polluantes. Au coté de sociétés installées depuis sa création, la zone industrielle accueille régulièrement de nouvelles entreprises attirées par sa dynamique et son image de marque.De grands noms côtoient des sociétés plus discrètes mais qui n’en sont pas moins performantes. Cette pluralité, unique en son genre sur la métropole, fait sa force et garantit sa pérennité. Ingénierie informatique, transport, transformation des métaux, distribution, formation, négoce, mécanique… 250 entreprises de toutes tailles y concentrent une vingtaine d’activités différentes.