Pèlerinages et légendes

Cette église de pèlerinage remonte au début du XVIIe siècle, une époque troublée par les guerres de religion ; l’Eglise catholique encourage alors les pèlerinages mariaux. Parmi ceux-ci, Foy Notre-Dame … En été 1609, un bucheron coupe un chêne dans le bois de Foy, appartenant au châtelain de Vêves. Dans le tronc de l’arbre, il trouve une statuette de la Vierge coupée en deux par la force de sa hache. Une petite fille reprend les deux morceaux chez elle et recolle la figurine avec quelques gouttes de cire. Le châtelain dépose alors la statue dans son château. Des miracles sont attestés, tant et si bien que les fidèles affluent en grand nombre. Surpris par ces allées et venues, le châtelain décide de faire retourner la statue sur le lieu de sa découverte et d’y construire un petit oratoire. Le culte prend de l’ampleur. Même les archiducs Albert et Isabelle, gouverneurs des Pays-Bas du Sud (l’actuelle Belgique), viennent se recueillir devant la statue. Leur déplacement donne un coup de fouet au pèlerinage de la Vierge à Foy, tant et si bien qu’en 1622, une plus grande église est construite, celle qui, encore aujourd’hui, trône fièrement au milieu du village. A l’origine du succès de cette histoire : la brochure d’un Jésuite dinantais relatant la découverte de la statuette. La Compagnie de Jésus la diffuse dans le monde entier en y joignant un morceau du bois de l’arbre dans lequel était dissimulée la statue de la Vierge. Depuis lors, de nombreuses petites statues gravées dans ces morceaux sont dispersées partout dans le monde et des grandes villes portent son nom comme Santa Fe en Uruguay et la ville de Sainte-Foy au Québec. A l’intérieur de l’église, tout est conçu pour attirer l’attention du visiteur vers le chœur et la petite statue : le plafond en caissons, les lambris sur les murs et les bancs portent le regard vers l’autel. Un plafond à caissons est, en architecture, un plafond ou une voûte couvert ou construit avec des compartiments disposés de façon régulière. Les formes géométriques usuelles sont le carré, le rectangle et l'octogone. Le plafond à caissons est conçu de manière à former une croix. Les tableaux représentent des scènes de la vie de la Vierge mais aussi des portraits des évangélistes et des quatre pères de l’église. Et tout autour de la croix se trouvent des portraits de saints. Certains panneaux du plafond (au total 145) ont été offerts par des pèlerins de passage.

La collégiale romane borde la place du village, tout au fond de la vallée. C’est une église typique de l’art mosan du XIe siècle, avec son plafond de bois et sa tour de défense, protégeant les villageois des aléas du temps et de l’histoire. Auparavant, elle était entourée d’un monastère puis, plus tard, d’un chapitre. Depuis la création du monastère et du village tout autour, des miracles ont été attribués à saint Hadelin. De nombreux pèlerins sont venus se recueillir devant sa tombe, encastrée dans la crypte juste en-dessous de la tour. Il est toujours possible d’y descendre par la porte de droite et de remonter alors par la cage d’escalier juste en face. Aujourd’hui, la cavité est vide. Au XIVe siècle, les chanoines ont emporté ses reliques à Visé. Ils ne s’entendaient plus avec les seigneurs de Celles et avaient peur pour le monastère.

Maintenant il faut s’enfoncer plus loin encore pour découvrir l’un des plus beaux villages de Wallonie. Son origine remonte au VIIe siècle, quand un certain Hadelin, bien décidé à évangéliser les peuplades du Nord, bâtit un oratoire le long de la Lesse. Avec ses compagnons, il construit des cellules pour se loger. Le village de Celles est alors né.

En sortant de l’église, il y a une petite colline sur la gauche. Saint Hadelin tout de blanc vêtu veille sur le village. Un ermitage y a existé pendant des siècles. Aujourd’hui, c’est le plus beau point de vue sur la vallée. Pour s’y rendre, il faut emprunter le chemin de croix juste derrière l’église. Le village se découvre alors sous vos yeux, avec ses belles maisons en pierres calcaires du pays. Le village possède ses spécialités culinaires : le chausson cellois, à base de pâte feuilletée et de lapin, le fromage de l’Ermite et enfin la cuvée Saint-Hadelin (Blonde et Ambrée)

En rejoignant les hauteurs de la vallée, la route longe pendant quelques centaines de mètres le domaine du château de Vêves aux allures féeriques. Il faut remonter au VIIe siècle et à Pépin de Herstal pour connaître son origine. L’arrière-grand-père de Charlemagne aurait construit une villa sur ce site pour se rapprocher de saint Hadelin et de son monastère. Au fil des siècles, la villa se transforme en forteresse féodale avec ses six tours majestueuses surplombant la vallée de la Lesse.

Avant de retourner à Foy Notre-Dame, pourquoi ne pas faire un petit détour sur les hauteurs de la vallée (Parc de Furfooz) ou au bord de l’eau, en maillot de bain, le clapotis des vagues comme seule et unique rumeur ? Parc historique et réserve naturelle où se mélangent vestiges romains et grottes de lutins. Durée de la promenade : 1h30. Entrée payante.

Point du vue sur la vallée de la Lesse