Sortie de L'Eyre vers le Delta au Teich

Embarquement aisé depuis la plage juste en aval du Pont de Mios. Deux coups de pagaie pour se mettre au centre de la rivière et filer en douceur. La rivière n'a pas du tout la même physionomie que sur sa partie amont. Ici les berges sont basses, le lit du cours d'eau est large et le courant est parfois faible. Lumière et chaleur peuvent se révéler ici très prégnantes.

La foret-galerie se parcours en douceur ici. Quelques randonneurs en rive droite peuvent vous observer depuis le GR6 et d’’autres pagayeurs peuvent, comme vous, profitez de la fraîcheur. La faible pente suffit à créer un courant régulier. Toutefois, mieux vaut éviter les crues en hiver, quand le courant constitue un piège redoutable dans les branches tombées dans ce lit de sable. Au fil de l'eau, le couvert végétal surprend. Ce tunnel de verdure appelé forêt-galerie constitue un biotope singulier, véritable corridor de déplacement pour les espèces. Les libellules d'un bleu-vert métallique vous accompagnent ponctuellement. Au bout de 3 km, le Pont de l’A66 apparaît tel un intrus ! Cette voie passagère (entre Bordeaux et le bassin) est vite oublié quelques mètres plus loin.

Après la confluence avec le ruisseau du Lacanau en rive droite, la rivière s’élargit et l’absence de clarté due à la forêt-galerie disparaît au profit d’une lumière forte. Le ciel s’ouvre soudainement. Ici, le défaut de courant caractérise les lieux et favorise le dépôt des sables transportés par la Leyre. Ceux-ci accumulés en rive droite, sont excavés une fois par an. Une quantité importante, près de 30 000 m³, est stockée avant d’être utilisée localement. La sortie du bac « dessableur » est marquée par le passage d’un petit seuil (marche) derrière lequel un petit rapide accélère votre allure.

Ces deux ponts sont très proches et entre les deux, en rive gauche, la base nautique du club de la fédération Canoë Kayak Club du Teich est bien visible. Elle accueille des jeunes toute l’année et porte haut les couleurs de la commune sur de nombreuses compétitions nationales. Cette même rive recevait les radeaux de bois flottés depuis l’amont, pour être sortis et mis sur les rails. Elle est donc, en ces lieux, constituée de pierres d’alios assemblées et positionnées en pente douce pour être fonctionnelles quelque soit le niveau de la rivière.

Ici, soyez sur vos gardes, le rapide sous le pont aval peut être fort (aux horaires de marée basse notamment) et présenter quelques remous surprenants. C’est le lieux de prédilection des membres du club pour s’entraîner. Il marque nettement l’entrée dans les eaux du delta de L’Eyre.

Pagayez désormais dans l'eau saumâtre. La marée devient, ici, maîtresse du jeu. Sous son influence, les berges accumulent de la vase. Les algues filandreuses s'accrochent aux troncs d'arbres, laissant croire à une ambiance de mangrove, renforcée par une cistude se dorant au soleil ! 2 km en aval du pont de Lamothe, l’Eyre entreprend de se séparer en deux bras. Au delà du bras d’eau principal (le plus large) qui file vers Biganos , vous pouvez apercevoir, discret l'apex du bras de l'Eyre qui file au Teich, en forme de Y à l’envers. Entrez sans crainte dans ce bras, et passez sous la passerelle de Cesbron

Au fur et à mesure de votre progression dans le bras du Teich, la forêt-galerie s'estompe pour disparaître définitivement. Naviguez le long des rives et évitez les bancs de sable. L'air marin se fait sentir et la lumière s'intensifie, le ciel étant désormais totalement visible. En berge, les roselières ont remplacé les feuillus. Des aigrettes s'envolent à votre passage et des bécasseaux variables s'agitent juste au-dessus. Atteindre le pont Neuf, et sortir en rive gauche, pour achever votre sortie du jour.

Si les conditions le permettent, vous pouvez envisager de vous faire accompagner par un guide-canoë de la Maison de la Nature toute proche (05 24 73 37 33), pour continuer votre route nautique en direction de la pointe du Teich, (voir plus, le tour du delta) à bords de kayaks adaptés au milieu marin. Nous filerons donc en aval du Port du Teich. Sur les eaux ambrées et désormais saumâtres, vous voici au pied des roseaux et des baccharis. Pour l'heure, pas d'horizon... Les perches du chenal permettent d'éviter les fonds sableux ou la vase accumulée. A gauche, le sentier du littoral longe la réserve ornithologique. Sur l’autre rive, l’on devine les prairies et les prés-salés. Vous pagayez entre terre et mer. Levez les yeux au ciel, car ici les oiseaux constituent l'attraction principale. Si l'aigrette s'envole à votre passage, le busard lui, se tient à distance, coté marais. Plus haut, des silhouettes des cigognes se distinguent. Quelques petites écluses et menues plages de sable plus loin, arrivez à la pointe du Teich et rejoignez la balise carrée, surmontée de son numéro. Ici, le souffle du vent marin se fait sentir et la lumière s'intensifie avec l’horizon dégagé sur la lagune du bassin d'Arcachon, enfin visible.. Ici, les cygnes blancs viennent se nourrir et se tiennent à distance. Voilà l'univers marin de la Leyre, cette rivière est bien un fleuve !