Balade d'architecture contemporaine dans la Nièvre : Du Bazois au Vaux d'Yonne

2013. JEGER & MERLE architectes www.caue-observatoire.fr/ouvrage/ehpad-de-saint-saulge-55-lits/ La communauté de communes «Le Coeur du Nivernais» souhaitait la reconstruction totale de l’établissement existant situé en centre bourg, dans un contexte urbain de qualité. Le thème de la rue dans la typologie architecturale a permis de concevoir l’insertion du nouveau bâtiment dans le bourg avec des volumes simples et le même vocabulaire formel que l’habitat traditionnel. Le chemin a été conservé et renforcé avec la nouvelle identité de rue à l’intérieur de la maison de retraite. Les différents volumes fractionnés des zones d’hébergement et pôles de vie divers viennent s’agréger le long de cette rue couverte. Les quatre unités d’hébergement d’un totale de 55 lits se succèdent et alternent autour de patios végétalisés. L’écriture sobre et contemporaine des façades en béton brut et en bois mélèze, des couvertures traditionnelles en zinc prépatiné type « pigmento » vert, des matériaux employés, permet l’intégration de l’équipement dans le site.

1992. ABW Warnant architectes www.caue-observatoire.fr/ouvrage/maison-du-bazois/ Créer en bordure de route, dans les champs, un bâtiment, siège du syndicat mixte du canal nivernais (à l’époque), telle était la gageure imposée à l’architecte. La réponse puisant dans l’historique de réalisation des canaux au XIXe siècle, reprend les caractéristiques des écluses au gabarit Freyssinet (ingénieur des ponts). Le programme fait de salles de réunions, bureaux, espaces d’exposition, tient dans ce bâtiment à l’aspect massif fait de gros voiles en béton marqué de traits d’assises horizontales, couvert de tôle. Entièrement vitrée aux deux extrémités, l’une d’elle, symboliquement, présente une authentique porte d’écluses. Cet équipement a été distingué en 1994 par un 1er prix de la grande romanée, catégorie construction publique.

1983. ABW Warnant & Arsenault architectes www.caue-observatoire.fr/ouvrage/capitainerie-et-port-a-bateaux/ Dans un site dégradé au bord d’un étang, le syndicat mixte d’équipement touristique du canal du Nivernais souhaitait construire avec un faible budget, un édifice à l’échelle d’une grange agricole. La double fonction de ce dernier (capitainerie et hangar à bateaux) a justifié son architecture à la fois industrielle et évocatrice du monde des loisirs. Le bois trouve naturellement sa place dans un contexte d’eau, de digue, de prairie à proximité d’alignements de très hauts arbres, bordant la tranchée du canal. Son choix a aussi été guidé par sa souplesse structurelle, son image de matériau « indigène » et la façon dont on peut soit figer sa teinte avec un vernis, soit, au contraire, le laisser vieillir tranquillement, une manière de contribuer à l’enracinement du bâtiment dans le site.

2008. E. ARSENAULT architecte / T. BONNAT graphiste www.caue-observatoire.fr/ouvrage/gymnase-du-college-giroud-de-villette/ Le gymnase est implanté le long de la route d’Armes, parallèle à la route. Il marque à cet endroit l’entrée dans Clamecy. On profite ici de la construction d’un bâtiment scolaire, commande du Conseil départemental de la Nièvre, pour structurer l’espace public. Le bâtiment permet également à cet endroit, par sa volumétrie, de requalifier une entrée de collège peu valorisée et cette situation met l’équipement à la portée physique et visuelle de tous les utilisateurs : collège mais aussi, lycée, associations et ville de Clamecy. Volume en bois sur un socle en béton coffré, le bâtiment s’inscrit dans une logique constructive en bois. Le confort thermique des usagers a particulièrement été soigné tout comme l’acoustique (grandes lucarnes verticales en façade pour capter la lumière naturelle, brise-soleil, planchers chauffants basse température, parois latérales habillées en lames de bois ajourées...).

1998. A. BRUNO architecte & XY ARCHITECTURE www.caue-observatoire.fr/ouvrage/musee-dart-et-dhistoire-romain-rolland/?freesearch=romain rolland L’exigence d’une intervention sur le Musée d’Art et d’Histoire Romain Rolland, demandé par la ville de Clamecy, a été en partie motivée par le don Mitterrand composé d’un peu plus de quatre cents peintures, aquarelles et lithographies, certaines offertes au président par des chefs d’Etat, d’autres par des artistes anonymes. Lauréat d’un concours international, ce projet répond à la nécessité d’accueillir la collection. C’est l’occasion de repenser l’aménagement du musée dans son intégralité. L’intervention ne modifie pas extérieurement l’hôtel de Bellegarde, bâtiment du XVIIe siècle, siège du musée. Le nouveau corps de bâtiment réalisé, de base triangulaire, se développe sur un seul niveau et s’insère le long de la façade principale : une intervention manifestement contemporaine, qui évoque un des thèmes auquel le musée est dédié : le flottage du bois.
La synthèse architectonique des éléments « eau » et « bois » se manifeste par l’utilisation d’un langage évocateur; la toiture en bois du nouveau bâtiment présente de petites ouvertures qui symbolisent les troncs qui flottent sur l’eau; de l’eau circule dans un canal le long du bord extérieur du bâtiment, redescend ensuite en cascade suivant la paroi en verre mouluré pour enfin achever sa course en point bas, dans un bassin.

1994. ARCA 2- architectes & Agence NOVEMBRE, architectes-muséographes www.caue-observatoire.fr/ouvrage/reamenagement-du-musee-auguste-grasset Sur la place de l’Hôtel de Ville datant du XVIIIe siècle, l’ancienne gendarmerie / centre de secours, témoignage du XIXe siècle, a été restructurée et agrandie, par l’ajout d’un bâtiment d’accueil, dans le but d’abriter la collection du musée Grasset. Le hall d’accueil renvoie aux espaces monumentaux du XIXe siècle, symbolisés par un mur fronton massif de pierres appareillées. Au delà d’une paroi vitrée et galbée qui conduit à ce hall, deux massifs parallèles invitent les visiteurs à pénétrer dans cet espace de circulation et de services. Un mur en béton destiné à recevoir des oeuvres de grand format lui fait face. Le parcours du musée est rendu fluide par le percement systématique des murs de refend en extrémité permettant l’exploitation des salles en successions d’alvéoles, rappelant par leur volume les pièces des cabinets de curiosité du XIXe siècle.
Les dispositifs muséographiques sont choisis dans un esprit minimaliste, conforté dans l’utilisation de matériaux bruts jouant sur le contraste verre, acier et bois. Les murs et les plafonds sont traités de manière homogène. A mi-chemin entre le musée de société et le musée des Beaux-Arts, le musée Grasset, commande de la Ville de Varzy, renoue avec la grande tradition du XIXe siècle.