Fossiles en Ville – Gembloux

Dans les colonnes du passage couvert entre la cour de l'ancienne ferme et le clos Siegebert, il est commun de trouver des coquilles de brachiopodes (coquillages, ici du genre Composita) entourées par une structure concentrique irrégulière. Celle-ci est appelée oncolithe et correspond à un encroûtement des coquilles par des bactéries et algues microscopiques qui produisent une croûte calcaire. Cette enveloppe nébuleuse est légèrement plus claire que la matrice rocheuse et dans certains oncolithes, il est possible d’y voir une fine lamination. Âge: Viséen moyen, période carbonifère (335 millions d’années). Origine: Cette roche calcaire est dite « pierre de Meuse » provient de la région namuroise et a été abondamment utilisée pour la construction jusqu'au début du XXe siècle.

Le passage reliant la cour de ferme à la cour d'honneur est pavé de dalles en pierre dite « petit granit », un calcaire riche en crinoïdes et en coraux tabulés appartenant au genre Michelinia, en forme de nid d’abeille. Certaines colonies peuvent atteindre 40 cm de diamètre mais la plupart font 5 à 20 cm seulement. Chaque cellule polygonale était occupée par un polypier (chaque individu de la colonie). Âge: Tournaisien supérieur, période carbonifère (350 millions d’années). Origine : Le « petit granit » provient des carrières encore en activité dans la région de Soignies.

Le « petit granit » formant les dalles au sol du passage entre la cour de ferme et celle du palais est composé de fragments de crinoïdes et de coquillages. Dans certaines dalles, on observe des coquilles du brachiopode Leptagonia, en forme de trapèze très caractéristique. Âge: Tournaisien supérieur, période carbonifère (350 millions d’années). Origine : Le « petit granit » provient des carrières encore en activité dans la région de Soignies.

Les dalles formant les marches (rénovées) de l’escalier de façade du palais abbatial sont en pierre bleue. Il s’agit d’un calcaire sombre dans lequel les coquilles fossiles ne sont pas rares. Celle-ci présente une coupe dans la coquille enroulée d’un bellerophon, un mollusque proche des gastéropodes (escargots et autres bigorneaux). La forme spiralée et l’épaisseur de la coquille la rend facile à reconnaître. Âge : Viséen moyen, période carbonifère (335 millions d’années). Origine : Cette roche calcaire est dite « pierre de Meuse » et a été abondamment utilisée pour la construction jusqu'au début du XXe siècle. Elle provient en grande majorité des carrières souterraines de la région namuroise. Aujourd’hui, seule la carrière de Gore à Namêche produit encore la « pierre de Meuse » à destination de la rénovation des bâtiments publics de Wallonie.

Au sol, sous le fronton du palais abbatial, la pierre de taille montre de belles colonies du corail Siphonodendron. Les polypiérites (chaque individu) sont tantôt coupés en longueur (sections allongées), soit transversalement (sections rondes). Dans d’autres dalles, c’est une accumulation de petits tubes qui est visible. Ces tubes de 1 à 2 mm de diamètre, souvent branchus et courbés sont des colonies du corail tabulé Cladochonus. Chaque tube abritait un petit polype lorsque la colonie était en vie. Âge : Viséen moyen, période carbonifère (335 millions d’années). Origine : Il s’agit, ici aussi, de la « pierre de Meuse » exploitée dans les carrières souterraines de la région namuroise.

Les colonnes supportant le fronton du palais abbatial sont taillées dans la pierre dite « petit granit» qui contient de belles colonies des coraux tabulés Michelinia et Syringopora. Michelinia, ici coupés longitudinalement, montrent des polypiérites (chaque individu de la colonie) parallèles les uns aux autres. Les colonies de Syringopora ont la forme de petits tubes poussant les uns à côtés des autres sans se toucher. Ici les composants qui ont donné son nom au « petit granit » par leur aspect cristallin et brillant sont bien exposés: les entroques de crinoïdes. Ces petits cylindres percés d'un canal central, montrant tantôt une section circulaire, tantôt rectangulaire sont les fragments de la tige articulée des crinoïdes, dissociée lors de la mort de l'animal. Âge : Tournaisien supérieur, période carbonifère (350 millions d’années). Origine : Depuis le XIXe siècle, le « petit granit » a été abondamment exploités dans la région de Soignies, dans le Condroz et la vallée de l’Ourthe, mais également de manière plus restreinte dans la région de Ligny. Il est vraisemblable que cette dernière localité ait fourni les matériaux de construction de l’ancienne abbaye de Gembloux.

En regardant de près la pierre du monument aux élèves morts lors de la 1ère guerre mondiale, à l'entrée de la cour des noyers, il est aisé de repérer certains fossiles : coquilles de brachiopodes, fragments circulaires ou rectangulaires de crinoïdes mais aussi de nombreux petits coraux de quelques millimètres de diamètre. Ceux-ci sont de forme vaguement triangulaire lorsqu’ils sont coupés longitudinalement et circulaires lorsqu’ils sont coupés transversalement. A l’intérieur, on peut observer des structures radiaires (les « septes), disposés comme les rayons d’une roue de vélo, et une structure centrale épaissie appelée « columelle ». Ces petits coraux rugueux solitaires portent le nom de Cyathaxonia. Âge: Tournaisien supérieur, période carbonifère (350 millions d’années). Origine : Ici également, il s’agit du « petit granit » de Soignies.

Sur le mur à gauche du monument aux morts situé dans la cours du cloître se trouve un moellon portant une forme inhabituelle, allongée et cloisonnée. Il s’agit d’une coquille de céphalopode orthocère, à coquille droite présentant des murs internes. L’animal, lointain parent des seiches et calamars vivait dans la dernière loge de la coquille. Âge: Tournaisien supérieur, période carbonifère (350 millions d’années). Origine : Ici également, il s’agit du « petit granit » de Soignies.

Les grandes dalles de pierre bleue formant les marches de l’escalier reliant la Grand Rue à l’église décanale montrent des grands coraux solitaires cylindriques appelés Siphonophyllia, coupés irrégulièrement. Ils sont reconnaissables à leur forme allongée, souvent courbe. A côté des coraux, de grosses coquilles épaisses en forme de 8 appartiennent aux mollusques Bellerophon. Âge : Tournaisien supérieur, période carbonifère (348 millions d’années). Origine : Cette roche est appelée « petit granit du Bocq ». Elle a été exploitée dans de nombreuses carrières du Condroz et dans les vallées de la Meuse et de ses affluents.

Les moellons du mur où est située la niche du Vieux Bon Dieu montrent des fragments de coraux rugueux Siphonodendron. Les polypiérites (chaque individu) transversalement montrent des sections rondes où peuvent être observé les « septes » dont la forme rappelle les rayons d’une roue de vélo et, au centre, une lame axiale appelée « columelle ». D’autres moellons montrent des colonies de coraux tabulés Syringopora apparaissant comme des petits tubes parallèles les uns aux autres et formant un buisson. Âge: Viséen moyen, période carbonifère (335 millions d’années). Origine: Cette roche est dite « Pierre de Meuse » et a été abondamment utilisée pour la construction jusqu'au début du XXe siècle.

Les dalles de « petit granit » formant les marches du parvis de l’église décanale montrent d’abondants fragments de crinoïdes et de coquillages. Dans certaines marches, des formes elliptiques, allongées, peuvent être observées, il s’agit de coupes longitudinales dans des coquilles de rostroconches, des mollusques connus uniquement à l’état fossile. Ceux-ci sont formés de deux valves soudées entre elles et finissant par un siphon conique. Notez la structure complexe de la coquille formée d’éléments épineux dépassant de la coquille comme les dents d’une mâchoire. Âge : Tournaisien supérieur, période carbonifère (350 millions d’années). Origine : Le « Petit Granit de l’Ourthe » a été abondamment exploité dans la région de Soignies.

L’ancien mur entourant le Beffroi est construit avec des blocs d’origine diverse. Certains d’entre eux, de couleur assez sombre et de grain très fin sont parcourus par de fines lignes verticales qui correspondent à des traces de racines. Des plantes s’étant développées sur le sédiment alors que celui-ci venait de se déposer, leurs racines se sont enfoncées et ont laissé ces traces lorsque le sédiment s’est induré et transformé en roche. Âge : Givetien, période dévonienne (384 millions d’années). Origine : Ces roches viennent probablement des carrières de la vallée de l’Orneau.

Les pierres de taille de la porte murée adossée au Beffroi sont constituées de calcaire foncé avec des fossiles plus clairs. On peut y observer deux gros coraux appartenant au genre Caninophyllum, coupés transversalement et en oblique. La coupe transversale est elliptique car le corail est un peu écrasé. On y voit les « septes », des éléments disposés de manière radiaire comme les rayons d’une roue de vélo, fins sur les bords mais épaissis au centre du corail. Âge : Tournaisien supérieur, période carbonifère (350 millions d’années). Origine : Il s’agit d’un calcaire crinoïdique, ici légèrement dolomitique, qui provient vraisemblablement de la région de Ligny où cette roche a été exploitée comme « petit granit de Ligny ».

Le parement du bâtiment de l’ancienne poste, rue du Moulin, est en pierre dite « petit granit», un calcaire riche en crinoïdes qui, par leur aspect cristallin, rappelle le granite. Les entroques de crinoïdes sont des cylindres percés d'un canal central, montrant une section circulaire ou rectangulaire, sont les fragments de la tige articulée des crinoïdes, dissociée lors de la mort de l'animal. Ici les entroques sont restés soudés, formant une baguette creuse qui, coupé en oblique ressemble à une mâchoire de crocodile. Notez également les nombreuses formes arrondies correspondant à des coquilles de brachiopodes. Âge : Tournaisien supérieur, période carbonifère (350 millions d’années). Origine : Le « petit granit » (qui n’est pas un granite mais un calcaire) a été abondamment exploité dans la vallée de l’Ourthe et dans le Condroz mais aussi dans la région de Soignies.

Les parapets des murets bordant l’escalier dans le Parc Albert sont construits avec la pierre dite « petit granit du Bocq » qui contient de grands coraux solitaires cylindriques du genre Siphonophyllia. Coupés transversalement, ceux-ci apparaissent circulaires avec des structures internes radiaires (les « septes »). Lorsqu’ils sont coupés en longueur, ils ont une forme courbe et allongée comme une banane. Dans ce cas, on y distingue des structures horizontales arrangées comme les barreaux d’une échelle : les « planchers ». Âge: Tournaisien inférieur, période carbonifère (352 millions d’années). Origine: Le « petit granit du Bocq » a été exploité dans de nombreuses carrières de la vallée de la Meuse et de ses affluents mais aussi dans le Condroz.

Dans les pierres de tailles encadrant la porte de la Tour des Sarrasins sont visibles des branches du corail tabulé Thamnopora. Chacune de ces petites cellules polygonales de 1 mm de large correspond à l’espace occupé par un polypiérite (un individu de la colonie) et vient s’ouvrir à la surface du rameau. Âge : Givetien, période dévonienne (384 millions d’années). Origine : Carrières de la vallée de l’Orneau.

Le bâtiment bordant la rue Pierquin est paré de dalles de pierre calcaire. Il s’agit encore une fois de « petit granit», un calcaire riche en crinoïdes dans lequel les brachiopodes ne sont pas rares. Ils sont souvent brisés et apparaissent en coupe comme des arcs de cercle blancs. D’autres sont dégagés à la surface de la pierre, notamment là où elle est cassée, et montrent des valves presque complètes. Il s’agit de brachiopodes du groupe des productides. Âge : Tournaisien supérieur, période carbonifère (350 millions d’années). Origine : Le « petit granit » (qui n’est pas un granite mais un calcaire) est exploité dans les carrières de Soignies et dans le Condroz.

La pierre de taille encadrant la porte de la Maison du Bailli (entré de la « salle des mariages ») montre un gros fossile circulaire. Il s’agit de la coquille d’un céphalopode nautiloïde « gyrocône », ce qui signifie qu’elle est enroulée en spirale mais les tours ne sont pas jointifs. La partie centrale de la coquille est ici manquante mais le tour externe est bien conservé et les cloisons qui divisent l’intérieur sont bien visibles. La coquille tombée à plat sur le sédiment a ensuite été colonisée et encroûtée par des coraux tabulés à petits polypiérites, appartenant au genre Alveolites. Ceux-ci forment une couche sur la partie basse du fossile mais forment des branches peu élevées sur la partie droite. Âge : Givetien, période dévonienne (384 millions d’années). Origine : Carrières de la vallée de l’Orneau.

Les parapets du palier d’entrée de l’Académie de musique sont, comme les marches, murs et rampe, en pierre calcaire riche en fossiles. Parmi ces fossiles, d’abondants fragments de crinoïdes brillants auxquels le « petit granit » doit son nom mais aussi beaucoup de coquilles de brachiopodes bien mises en évidence par l’altération de la pierre. Enfin, à côté des brachiopodes se trouve un élément courbe de 2,5 cm de long, de couleur blanc à bleu. Il s’agit d’une dent d’Helodus, un holocéphale (groupe de poisson proche des requins), commun à l’état fossile. Les dents plates agissaient comme des casse-noix pour écraser les coquillages et les crinoïdes dont se nourrissaient les holocéphales. Âge : Tournaisien supérieur, période carbonifère (350 millions d’années). Origine : Encore une fois, il s’agit de « petit granit » provenant de Soignies.

Les marches d’escalier à l’entrée du Collège St Guibert sont en « petit granit ». Parmi les nombreux fossiles se trouvent des petits coraux solitaires de forme cornue. Vus en coupe, leur forme est souvent vaguement triangulaire ou circulaire. On y distingue des éléments radiaires (les « septes ») épaissis d’un seul côté. Ces coraux appartiennent au genre Zaphrentites. Dans d’autres marches, on distingue des coquilles arrondies de rostroconche, un mollusque à grande valve de forme conique. Âge : Tournaisien supérieur, période carbonifère (350 millions d’années). Origine : Le « petit granit » provient des carrières de Soignies, de l’Ourthe et du Condroz.