Fossiles en Ville – Namur – 3 : autour du centre

La façade de la gare est parée de deux types de pierre. En bas, une pierre bleue, dite « Petit Granit », en hauteur, une pierre blanche dite « Pierre de Paris ». Il s’agit d’un calcaire à nombreux fossiles décalcifiés (les coquilles sont dissoutes et il ne reste qu’un moulage de celles-ci). Parmi les coquilles reconnaissables, des gastéropodes enroulés et des lamellibranches à coquilles côtelées. Age : Lutétien, époque éocène (45 millions d’années). Origine : la « Pierre de Paris » ou « calcaire lutétien » extrait depuis l’Antiquité dans les carrières souterraines et à ciel ouvert sous et autour de Paris.

La façade de la gare est parée de deux types de pierre. En bas, une pierre bleue, dite « Petit Granit », en hauteur, une pierre blanche dite « Pierre de Paris ». Il s’agit d’un calcaire grossier et rempli de terriers d’organismes. Si les organismes fouisseurs n’ont pas pu être fossilisés, ils ont laissé énormément de traces et de terriers dans le sédiment avant qu’il ne s’indure. Ces terriers apparaissent aujourd’hui comme des traces plus claires et de texture différentes dans la roche. Age : Lutétien, époque éocène (45 millions d’années). Origine : la « Pierre de Paris » ou « calcaire lutétien » extrait depuis l’Antiquité dans les carrières souterraines et à ciel ouvert sous et autour de Paris.

Le bâtiment à l’angle de la rue de Fer et Montcrabeau est paré de pierre calcaire dite « Petit Granit », composé de fragments de crinoïdes et de coquillages. Dans certains blocs, il est possible de trouver des coquilles du brachiopode Leptagonia, en forme de trapèze. Age : Tournaisien supérieur, période carbonifère (350 millions d’années). Origine : Le « Petit Granit de l’Ourthe » a été abondamment exploité dans la vallée de l’Ourthe et dans le Condroz.

Dans le parapet de l’escalier situé à l’extrémité gauche des Jardins du Mayeur et soutenant une statue de coq est en pierre bleu appelée « Petit Granit ». Il s’agit d’un calcaire riche en fragment de crinoïdes et de coquillages. Sur le côté droit du parapet, des coquilles de brachiopodes sont alignées. Elles sont été déposée lors d’une tempête qui a balayé le fond marin il y 350 millions d’années alors que la région était couverte par une mer peu profonde sous un climat tropical. Age : Tournaisien supérieur, période carbonifère (350 millions d’années). Origine : Le « Petit Granit » a été abondamment exploité dans la vallée de l’Ourthe, dans le Condroz et la région de Soignies où de gigantesques carrières continuent d’extraire cette pierre si importante pour la construction et le patrimoine wallon.

Les murs anciens de l’hôtel de ville, en pierre bleue appelée « Petit Granit du Bocq » sont très fossilifères. Observez-y les grands coraux solitaires Siphonophyllia qui ont la forme de allongée et courbes lorsqu’ils sont coupés longitudinalement, et circulaire lorsqu’ils sont coupés transversalement. Dans ce cas, notez la zone périphérique formée de vésicules appelées « dissépiments » et la zone centrale qui comporte de « septes » arrangés comme les rayons d’une roue de vélo. Notez également que ces septes sont fins dans une moitié du corail et épaissis dans l’autre moitié. Quelques exemples sont visibles dans la dalle de pierre fermant le soupirail sur le côté gauche du bâtiment. Age : Tournaisien inférieur, période carbonifère (355 millions d’années). Origine : Cette roche est appelée « Petit Granit du Bocq ». Elle a été exploitée dans de nombreuses carrières du Condroz et dans les vallées de la Meuse et de ses affluents.

Le mur de pierre situé entre la bibliothèque et l’école dans la venelle des Capuçins sont généralement composés de moellons de « Pierre de Meuse ». A hauteur des bancs, certains blocs montrent des coquilles de brachiopodes productides dans différents états de préservation. Certains sont entiers et montrent une valve presqu’entièrement dégagée, d’autres sont vus en coupe et ont une forme de croissant de lune car les deux valves sont imbriquées. Age: Viséen moyen, période carbonifère (335 millions d’années). Origine: Cette roche calcaire est dite « Pierre de Meuse » et a été abondamment utilisée pour la construction jusqu'au début du XXe siècle. Elle provient en grande majorité des carrières souterraines du nord de Namur (Fond d’Arquet, Asty Moulin, Grands Malades). Aujourd’hui seule la carrière de Gore à Namêche produit encore la « Pierre de Meuse » à destination de la rénovation des bâtiments publics de Wallonie.

La façade du bâtiment abritant la bibliothèque publique est en moellon calcaire clair. Certains de ces moellons montrent d’abondants fossiles : crinoïdes, coquilles de brachiopodes, etc. Près la fenêtre à droite de la porte, la pierre est contient deux petites spirales. Ce sont des coquilles de gastéropodes coupées perpendiculairement à l’axe d’enroulement. Age : Tournaisien inférieur, période carbonifère (348 millions d’années). Origine : Cette roche est appelée « Petit Granit du Bocq ». Elle a été exploitée dans de nombreuses carrières du Condroz et dans les vallées de la Meuse et de ses affluents. L’hôtel de ville de Namur et les bâtiments publics adjacent en sont composés.

Dans la Venelle des Capuçins, la façade des garages attenant à la bibliothèque est parée de plaque de pierre riche en fossiles. En plus des colonies en forme de nid d’abeille appartenant au corail tabulé Michelinia se trouvent des formes vaguement triangulaires ou elliptiques, allongées et symétriques, il s’agit de coupes longitudinales dans des coquilles de rostroconches, une classe de mollusques connus uniquement à l’état fossile. Ceux-ci sont formés de deux valves soudées entre elles et finissant par un siphon conique. Notez la structure complexe de la coquille formée d’éléments croisés qui, en coupe, ressemblent à des petites dents garnissant des mâchoires. Age : Tournaisien supérieur, période Carbonifère (350 millions d’années). Origine : Le « Petit Granit » a été abondamment exploité dans la vallée de l’Ourthe et dans le Condroz.

Les murs du Beffroi, ancienne place forte de la muraille médiévale de la ville sont en moellons de calcaire clair. Certains montrent des structures rubanées. Celles-ci correspondent à de fines couches de calcaire déposées par des micro-organismes photosynthétiques appelés cyanobactéries. L’accumulation de ces fines couches parallèles forme des stromatolithes qui se sont formée dans des eaux marines tropicales très peu profondes, sans doute chaudes et peu oxygénées. Age : Viséen moyen, période carbonifère (335 millions d’années). Origine : Encore une fois, il s’agit de la « Pierre de Meuse » exploitée dans les carrières souterraines de la région namuroise.

Le bâtiment de la course du commerce, dont la façade donne sur la place d’Arme est en pierre dite « Petit Granit », un calcaire composé de fragments de crinoïdes et montrant quelques colonies du corail tabulé Michelinia favosa, en forme de nid d’abeille. Chaque cellule polygonale de la colonie est appelée « polypiérite » et hébergeait, lorsque la colonie était vivante, un polype. Age : Tournaisien supérieur, période carbonifère (350 millions d’années). Origine : Le « Petit Granit » (qui n’est pas un granite mais un calcaire) a été intensivement exploité dans le Condroz et la région de Soignies où de gigantesques carrières continuent d’extraire cette pierre si importante pour la construction et le patrimoine wallon.

Sur la place d’Arme se trouvent trois fontaines carrées en pierre rouge. Ce « marbre rouge » est un calcaire issu d’un récif à coraux et éponges. Il contient de nombreux fossiles, apparaissant blanc ou jaune dans la matrice rouge du calcaire. Dans ce cas, il s’agit de coquilles de brachiopodes apparaissant comme des formes elliptiques grises, au centre blanc. Ces parties blanches correspondent à des cavités cimentées par de la calcite lorsque le sédiment du récif s’est induré. Age : Frasnien supérieur, période dévonienne (375 millions d’années). Origine : Ce marbre rouge provient des régions de Philippeville et de Rochefort et a été abondamment utilisé en marbrerie, souvent en intérieur. C’est une des plus précieuses pierres marbrière de Wallonie qui a été utilisée dans des bâtiments aussi prestigieux que le Château de Versailles, la Royal Exchange de Londres ou encore l’église Saint-Sulpice de Paris.

Sur la place d’Arme se trouvent trois fontaines carrées en pierre rouge. Ce « marbre rouge » est un calcaire issu d’un récif à coraux et éponges. Il contient de nombreux fossiles de coraux apparaissant blancs ou gris dans la matrice rouge. Cherchez-y les Frechastraea pentagona, des coraux en colonies en nid d’abeille aux polypiérites polygonaux de 5-6 mm de largeur ; ainsi que les abondantes colonies plates du corail tabulé Alveolites suborbicularis formant des bandes grises de 1-2 cm d’épaisseur et composées d’une multitude de très petits polypiérites ( Age : Frasnien supérieur, période dévonienne (375 millions d’années). Origine : Ce marbre rouge provient des régions de Philippeville et de Rochefort et a été abondamment utilisé en marbrerie, souvent en intérieur. C’est une des plus précieuses pierres marbrière de Wallonie qui a été utilisée dans des bâtiments aussi prestigieux que le Château de Versailles, la Royal Exchange de Londres ou encore l’église Saint-Sulpice de Paris.

Le socle de la statue sur la place de l’Ange est constitué de blocs de pierre grise montrant des fossiles plus clairs. A la base du socle, on peut observer sur la face verticale deux gros coraux appartenant au genre Caninophyllum, coupés transversalement. Les coupes sont plus ou moins circulaires et montrent les « septes », des éléments disposés de manière radiaires comme les rayons d’une roue de vélo, fin sur les bords mais épaissis au centre du corail. Age: Viséen moyen, période carbonifère (335 millions d’années). Origine: Cette roche calcaire est dite « Pierre de Meuse » et a été abondamment utilisée pour la construction jusqu'au début du XXe siècle. Elle provient en grande majorité des carrières souterraines du nord de Namur (Fond d’Arquet, Asty Moulin, Grands Malades). Aujourd’hui seule la carrière de Gore à Namêche produit encore la « Pierre de Meuse » à destination de la rénovation des bâtiments publics de Wallonie.

La base de la statue située sur la place de l’Ange repose sur une première marche en pierre bleue contenant de nombreux fossiles apparaissant en blanc. Les petits éléments rectangulaires et circulaires sont des fragments de crinoïdes. La forme allongée est une coquille de céphalopode orthocère complètement recristallisée en calcite (minéral blanc), ce qui cache la structure interne de la coquille. Enfin, la forme cornue est une coupe dans un mollusque à coquille enroulée de type bellerophon. Age : Tournaisien supérieur, période carbonifère (350 millions d’années). Origine : Cette roche est dénommée « Petit Granit de l’Ourthe». Ce n’est pas un granite mais un calcaire. Elle a été et est toujours abondamment exploité dans la vallée de l’Ourthe et dans le Condroz.

La façade de l’église Saint-Jacques est en pierre calcaire grise pauvre en fossile, néanmoins, les pierres angulaires de part et d’autres des colonnes du porche montrent des éléments blancs plus ou moins ronds. Il s’agit des polypiérites (chaque individu) d’une colonie du corail rugueux Siphonodendron martini, qui, coupés transversalement ont une forme arrondie. Age : Viséen moyen, période carbonifère (335 millions d’années). Origine : Cette roche calcaire est dite « Pierre de Meuse » et a été abondamment utilisée pour la construction jusqu'au début du XXe siècle. Elle provient en grande majorité des carrières souterraines du nord de Namur.

Les façades des n° 53 et 56 de la rue des Carmes sont parées de plaque de pierre jaune à orange, rubanée. Il s’agit de travertin, un calcaire formé en eau douce par l’encroûtement continu de bactéries et autres micro-organismes produisant la photosynthèse. Des fragments végétaux encroutés par le calcaire apparaissent ici en creux. D’autres exemples de travertin beige se trouvent dans la galerie Saint-Joseph et le Passage de la Gare. Age : époque holocène (moins d’un million d’années). Origine : ce « Travertin doré » est extrait dans de nombreuses carrières du Maghreb et de Proche-Orient.

Le mur sous la vitrine du n° 73 de la rue des Carmes (actuellement une agence de voyage) est paré de plaques de pierre marbrière grisâtre aves des zones plus sombres. Celles-ci correspondent à des coupes dans des stromatopores en boule sur lesquelles on peut observer des couches concentriques comme les pelures d’un oignon. Chaque couche correspond à une année de croissance de cet organisme apparenté aux éponges mais connu uniquement à l’état fossile. Ces stromatopores témoignent d’un écosystème récifal lorsque la région était baignée par des eaux tropicales peu profondes. Age : Frasnien moyen, période dévonienne (378 millions d’années). Origine : cette pierre qui fut abondamment exploitée dans l’Entre-Sambre-et-Meuse et dans le Condroz a généralement été utilisée comme pierre marbrière en intérieur. Son usage en extérieur est plus rare. Les traces blanches correspondent à des fissures naturelles remplies de calcite.

La façade et sol de l’entrée du n° 75 de la rue des carmes (actuellement un magasin de fourniture informatique) sont paré d’un calcaire orange et rose assez inhabituel. Ces calcaires sont remplis de grands fossiles de rudistes, atteignant 10 cm de diamètre, présentant un aspect celluleux. Il s’agit de coquille du mollusque rudiste Caprinula dont les deux valves ont des formes très différentes. La valve inférieure est allongée, en forme de vase, tandis que la valve supérieure, forme un chapeau enroulé. En coupe transversale, la valve inférieure montre plusieurs cavités et une paroi divisée en une multitude de petites cellules. Age : Cénomanien, période crétacée (95 millions d’années). Origine : ce calcaire à rudistes est dit « Lios » (ou « Lioz) et est extrait depuis l’Antiquité dans la région de Lisbonne au Portugal.

Le bâtiment situé à l’angle des rues Godefroid et des Croisiers en bâti en pierre beige qui, vue de près, est composé de petits éléments millimétriques vaguement géométriques. Il s’agit de fragments de crinoïdes et de coquillages et dont l’accumulation forme la roche appelée « encrinite ». Ces petits cylindres percés d'un canal central, montrant tantôt une section circulaire, tantôt rectangulaire ou en étoile sont les fragments de la tige articulée des crinoïdes, dissociée lors de la mort de l'animal. Les formes en étoiles sont des entroques du crinoïde Pentacrinus. Les éléments allongés sont probablement des fragments de plaques d’oursin. Age : Bajocien inférieur, période jurassique (170 Ma). Origine : ce calcaire à entroques et dit « Pierre de Pouillenay », extraite en Côte d’Or au nord de Dijon (France). Elle a occasionnellement utilisée à Namur, particulièrement pour les (anciennes) banques des rues Godefroid et de Bruxelles.